La droite propose de supprimer les 35 heures pour déverrouiller le marché du travail. Benoît Hamon, lui, entend faire passer le nombre d'heures travaillées chaque semaine de 35 à 32 heures, réparties sur quatre jours. Une idée rendue possible, selon lui, par la révolution numérique que nous sommes en train de vivre. Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, l'ancien ministre explique que "nous allons avoir un bouleversement de notre économie lié à la révolution numérique. Elle va permettre à des applications, des technologies de se substituer parfois au travail pénible des hommes" dans "des secteurs" comme "les transports, la consommation, la grande distribution." Pour Benoît Hamon, "le travail va se faire plus rare" et il faudrait donc le partager. "Au regard de la richesse de ce pays, on peut avoir moins de chômage et moins de pauvreté."
Comme Michèle Rivasi, candidate à la primaire écologiste du mois d'octobre, Benoît Hamon propose l'instauration d'un revenu universel de 535 euros que recevraient 40 millions de Français âgés de 18 ans et plus sans distinction de richesse. L'objectif de ce revenu universel est de ne plus faire du travail le centre de l'existence, "d'être moins dépendant". "Que ce revenu vienne s'ajouter à un travail, parfois un travail non-salarié. Ça facilite la prise de risque quand on veut avoir un projet de création d'entreprise, création associative et donc de choisir aussi de réduire de manière délibérée son temps de travail."
Si Benoît Hamon est président de la République, les Français majeurs toucheraient donc chaque mois la somme de 535 euros. Cela correspond au niveau du RSA socle. Mais le candidat à la primaire ne veut pas en rester là. Il veut "porter ce revenu à 750 voire 800 et 1.000 euros". Au passage, Benoît Hamon balaie toutes les hypothèses visant à dire que le revenu universel conduirait à l'assistanat, qui irrite notamment Laurent Wauquiez à droite.
En revanche, le coût de ce revenu universel pour l'État pourrait signifier l'abandon de la maîtrise des comptes publics et donc de l'objectif des 3% de déficit imposés aux pays membres de l'Union européenne par le Traité de Maastricht, "un chiffre de coin de table". Benoît Hamon évalue le coût de ce dispositif autour des 300 milliards d'euros par an. Et détaille les pistes de financement possibles : "Des aides seront englobées dedans. L'individualisation de l'impôt sur le revenu peut immédiatement dégager 24 milliards d'euros. On sait très bien que sur l'évasion fiscale, il y a un manque à gagner de 80 milliards. Il y a 84 milliards de niches fiscales, donc les pistes existent."
Manuel Valls a, lui aussi, plaidé la cause d'un revenu universel. Mais d'un tout autre genre. Puisqu'il consisterait à fusionner les minimas sociaux. Benoît Hamon lui rétorque qu'il ne s'agit pas d'une "sorte de bricolage par lequel on simplifierait toutes les aides existantes pour en avoir qu'une aux alentours de 400 euros."
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