"Race blanche" : "Nadine Morano, comment vous dire ? Ras-le-bol !", lâche Alba Ventura

Nadine Morano devrait être privée de son investiture aux régionales en Meurthe-et-Moselle pour avoir parlé de "la France, un pays de race blanche". Mardi 30 septembre sur RTL, elle a regretté cette polémique, disant ne voulir blesser personne. Cela suffira-t-il à éteindre l'incendie ? Nadine Morano, comment vous dire ? Ras-le-bol ! Parce ce que cette polémique dure depuis cinq jours.

Ras-le-bol parce qu'on a autant entendu parler de Nadine Morano que de ce qui se passe à l'ONU sur le dossier syrien et sur le climat. Ras-le-bol parce si les politiques évitaient de parader dans des émissions de télé où ils n'ont pas leur place, on s'épargnerait des débats minables et stériles. Quand on cherche le buzz, il ne faut pas s'étonner de récolter quelques banderilles.

Morano a aggravé son cas

Nadine Morano ne devrait pas être exclue des Républicains. Ses collègues à la région, surtout les centristes, ne veulent plus d'elle. Plus largement dans son parti, du côté d'Alain Juppé, de Bruno Le Maire ou de Nathalie Kosciusko-Morizet, on souhaite qu'il y ait un acte fort. Si Nicolas Sarkozy a fini par réagir, c'est parce qu'il ne voulait pas se couper des centristes et ne laisser à personne l'incarnation de la "droite républicaine".
S'il a réagi si fort, c'est aussi parce qu'elle lui a parasité sa grande interview économique mardi dans le journal Les Échos, et le séminaire qui suivait sur le Code du travail. Sans compter qu'elle a quand même aggravé son cas en confiant au magazine Le Point, qu'elle allait "dézinguer Nicolas Sarkozy à la présidentielle". Sur la forme, la rupture est consommée depuis bien longtemps entre l'ancien chef de l'État et son ancienne ministre. Sur le fond, c'est une autre affaire.

Chez électeurs des Républicains - donc les électeurs de Nicolas Sarkozy -, une bonne partie adhèrent aux propos de Nadine Morano sur la peur des étrangers, de l'invasion, etc. La frontière est parfois très mince avec le Front National.

À la conquête de l'électorat FN

Si Nicolas Sarkozy s'est toujours refusé à faire des alliances électorales avec le FN, il lui est arrivé - et il lui arrive encore - d'aller sur le même terrain que Marine Le Pen. Il ne se cache pas d'ailleurs de vouloir conquérir l'électorat frontiste.

Mardi soir chez les amis de Nicolas Sarkozy, on expliquait que Nadine Morano était totalement exaltée (pour ne pas dire illuminée). "Elle croit qu'elle a fait un bon coup, qu'elle est la voix du peuple et qu'elle pèse", disait-on. Le fidèle Brice Hortefeux en rajoutait même une couche : "Elle n'est ni une victime, ni une égérie". C'est une façon de la marginaliser. Histoire de mettre Nicolas Sarkozy dans le camp de ceux qui combattent le FN.

Le carnet du jour

Quel pourrait être le nom de la future grande région Nord - Pas-de-Calais - Picardie ? Le candidat Les Républicains Xavier Bertrand a lancé une consultation auprès de tous les habitants. Avec plusieurs choix:
- Nord - Pas de Calais - Picardie
- Nord de France
- Hauts de France
- Flandres - Artois - Picardie
- France du Nord

Résultat à la fin de la campagne des régionales, début décembre.

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