"Il a choisi lui-même son rôle"... La phrase est discrète mais elle en dit long. Interviewé par BFMTV le 24 janvier à la veille du débat de l'entre deux tours de la primaire de la gauche, Benoît Hamon a lancé une petite pique à Manuel Valls après ses critiques, la veille, concernant la position de l'ancien ministre de l'Éducation sur la question de la laïcité. "Au sein de la gauche, Manuel Valls est la droite", a ainsi lancé le favori du premier tour de la primaire. Il a par ailleurs affirmé qu'il ne renoncerait pas en cas de victoire à la primaire dimanche et irait jusqu'au bout même si d'autres candidats, se réclamant de la gauche, promettaient de faire mieux lors du premier tour de la présidentielle. "Il y aura un bulletin Benoît Hamon à la présidentielle", a ainsi déclaré celui qui, comme pour François Fillon à droite, a fait une percée surprise dans les scrutins.
Une idée également reprise par Manuel Valls, interrogé lui aussi le 24 janvier depuis son QG de campagne par BFMTV. "La légitimité que j'aurai m'oblige à être présent dans cette élection présidentielle, à défendre mon projet et à rassembler, mais étape après étape", a ainsi affirmé l'ancien Premier ministre, concernant une possible victoire au second tout de la primaire.
L'ancien Premier ministre n'est cependant pas décidé à laisser tomber ses attaques sur la laïcité à l'encontre de Benoît Hamon. "Souvent on m'a reproché d'être trop clair sur la laïcité, en disant 'Manuel Valls défend une laïcité qui stigmatise'", a-t-il ainsi regretté. "Je défends une laïcité qui protège". Avant d'attaquer de nouveau Benoît Hamon sur la question, trop "ambigu" selon lui. "J'ai trouvé que sa réaction [celle de Benoît Hamon, ndlr] après un reportage de France Télévisions sur les femmes à Sevran était ambiguë. On m'a reproché souvent de défendre la laïcité (...) mais elle n'a pas besoin d'adjectif et on ne peut pas être ambigu" sur le sujet, a une nouvelle fois insisté l'ancien Premier ministre.