La clôture du dépôt de candidature à la primaire de la Belle Alliance Populaire, qui se déroulera les 22 et 29 janvier 2017, était jeudi 15 décembre. La campagne officielle pourra démarrer le 17, avec l'officialisation de la liste des candidats. La veille, mercredi 14 décembre, Benoît Hamon a donné son premier grand meeting de campagne au gymnase Japy, dans le XIe arrondissement de Paris. Une prise de parole qui a duré plus de deux heures, au cours desquelles l'ancien ministre de l'Éducation nationale a revendiqué le parrainage d'une trentaine de parlementaires. Et une grande partie de ces soutiens s'avèrent être des "frondeurs" du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, qui s'étaient notamment vertement opposés à la loi travail ou encore à l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution.
Dans son édition du jeudi 15 décembre, Le Parisien fait le décompte des soutiens parlementaires, notamment européens, de Manuel Valls, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. Sans surprise, c'est Manuel Valls qui tient la corde avec 150 parlementaires à ses côtés suivi de loin par Benoît Hamon, qui en rassemble 29, selon les informations de RTL.fr, puis Arnaud Montebourg et Vincent Peillon qui en comptent respectivement 26 et 25. Pour l'heure, c'est donc Benoît Hamon qui arrive en deuxième place en termes de soutiens parlementaires.
Parmi les 29 appuis de Benoît Hamon - 19 étaient requis - figurent deux sénateurs, deux députés européens et 25 députés, qui ont tous été "frondeurs" ou proches de cette étiquette à un moment de la législature. À noter qu'il est possible d'apporter son parrainage à sa propre candidature, Benoît Hamon apparaîssant dans la liste de ses parrains. La plupart des députés qui n'ont pas été répertoriés comme "frondeurs" n'avaient toutefois pas signé la tribune de soutien à François Hollande publiée dans Le Monde du 28 août 2014. Un temps ambigu sur sa position vis-à -vis de ces députés en désaccord avec la majorité, notamment du fait de ses deux ans passés au gouvernement, Benoît Hamon avait fini par endosser le qualificatif de "frondeur" dans une tribune publiée dans Libération, en mai 2016.
De là à conclure que le député des Yvelines est le candidat des "frondeurs" ? Au sein de l'équipe de campagne de Benoît Hamon, on temporise. "Benoît rassemble les 'frondeurs' en grande partie, mais pas seulement", soutient son directeur de campagne adjoint, Roberto Roméro, à RTL.fr. Et d'évoquer la candidature d'Arnaud Montebourg, également soutenue par des députés "frondeurs". Roberto Roméro reconnaît toutefois que son candidat "incarne une critique des décisions du gouvernement qui n'étaient pas soutenues par le Parlement, comme la déchéance de nationalité".
Troisième homme de la primaire selon les derniers sondages, la candidature de Benoît Hamon pourrait néanmoins permettre à ces députés déçus de la majorité de peser dans le scrutin qui désignera le candidat qui portera les couleurs de la Belle Alliance Populaire à l'élection présidentielle de 2017. Les propositions de Benoît Hamon pourraient séduire au-delà de cette mouvance. Cité par Challenges, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis se montre prudent sur l'issue de la primaire. "Tout le monde pronostique un deuxième tour Valls-Montebourg, mais qui sait aujourd'hui ? La campagne d'Arnaud n'imprime guère, alors qu'Hamon fait du boulot sérieux. Attention au petit Benoît, la surprise pourrait venir de lui !"
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