Rien ni personne ne semble effrayer Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise à la présidentielle de 2017 a plus d'une corde à son arc pour susciter l'intérêt autour de sa campagne électorale. Sa dernière trouvaille, avec laquelle il avait promis de "scotcher" la presse deux jours avant de l'annoncer : un meeting sous forme d'hologramme. "Je vais me dédoubler, je vais faire une première mondiale : je serai présent à Lyon personnellement et physiquement et je serai présent à Paris grâce à un hologramme", a-t-il assuré.
S'il a le sens de la formule et du spectacle, Jean-Luc Mélenchon a toutefois omis de préciser que les politiques Narendra Modi, premier ministre indien, et Recep Erdogan, président turc, s'étaient déjà essayé à cette pratique. Qu'importe, le candidat surfe sur la vague de la popularité sans trembler une seconde devant la primaire de la gauche, à laquelle il ne s'est volontairement pas greffé. S'il appelle François Fillon au débat, Jean-Luc Mélenchon met en scène sa détestation pour le discours de Marine Le Pen. Et cela ne date pas d'hier.
Si Jean-Luc Mélenchon mise sur la technologie ce 5 février précisément, ce n'est pas anodin. Le cofondateur du Parti de gauche projette ainsi de dégonfler "la bulle" Marine Le Pen, quasi certaine, à en croire les sondages, de parvenir au second tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon va défier la présidente du Front national, qui ne sera qu'à quelques kilomètres de lui. Le candidat de la France insoumise a ressenti un "renouveau d'horreur et de dégoût de l'idéologie de cette femme", après sa prise de position début décembre pour la fin de la scolarisation des enfants étrangers en situation irrégulière, a-t-il expliqué.
Et Jean-Luc Mélenchon, 517 promesses de parrainages dans son escarcelle, le sait bien : ce jour-là, les observateurs vont comparer tout ce qui peut l'être. Nombre de militants, présence de soutien de poids, qualité de l'installation technique et de la mise en scène... Le tribun, prouve, s'il était encore nécessaire de le faire, son amour pour la bataille des mots et des discours, préfigurant d'un duel implacable de communication entre les deux camps.