Martine Aubry dissipe les doutes. Critiquée à gauche pour ne pas avoir explicitement appelé à voter pour Emmanuel Macron mais simplement enjoint les électeurs à faire barrage au Front national, la maire de Lille a tenu à clarifier la situation. "J'ai fait ce communiqué et j'ai dit comme en 2002. Il faut que tous les Républicains fassent barrage au Front national. Pour moi, je n'ai jamais pensé un seul instant qu'il y ait eu un doute sur le choix de mon bulletin de vote. Ça a été Chirac, ça a été Xavier Bertrand l'année dernière et ce sera bien sûr Macron le 7 mai", déclare-t-elle au micro d'Olivier Mazerolle à l'antenne de RTL.
La lutte contre le Front national, "c'est mon ADN, ajoute Martine Aubry. Ce sont peut-être les combats qui m'ont amenée à me battre à gauche. J'ai écrit dès 1995, le Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite. En 2002, j'ai été la première à la télévision pour dire qu'il fallait voter pour Jacques Chirac. L'année dernière quand très courageusement, Pierre de Saintignon a retiré sa candidature (il était candidat socialiste pour la présidence de la région Hauts-de-France, ndlr), nous nous sommes retirés immédiatement. J'espère que Marine Le Pen fera le plus bas score. C'est la fin de la République et la fin de l'Europe".
Elle confie avoir "été blessée par ces petites polémiques" qu'elle qualifie de "minables", et "irresponsables". "Pourquoi ai-je choisi ce ton ? (...) C'est pour vous dire que c'est un combat permanent. Mais j'ai voulu dire à ceux qui ont voté Jean-Luc Mélenchon, vous les mécontents, vous les en colère contre nous, ne vous trompez pas de combat. Je ne vous dis pas tout de suite 'Allez voter Macron', je vous dis d'abord 'on vous a écoutés'".
Emmanuel Macron porte l'Europe contre une femme qui ne veut que saccager, meurtrir et qui ne vit que de la colère et de la misère des gens
Martine Aubry
Elle souligne le "désarroi", la "colère" et l'"exaspération" présents chez certains électeurs. "Je ne suis jamais floue moi dans mes positions. Je ne vote par pour un blanc-seing au programme d'Emmanuel Macron. J'ai été en désaccord sur la politique économique qu'il a inspirée qui n'a pas donnée les résultats attendus. Il veut l'amplifier. J'ai combattu la loi El Khomri qu'il a inspirée et qu'il veut poursuivre. Je le dirai, mais je sais qu'il est aujourd'hui l'essentiel, le républicain, l'européen. Je suis une européenne de naissance, une républicaine dans tous mes pores et lui il porte la République le dimanche 7 mai, il porte l'Europe contre une femme qui ne veut que saccager, meurtrir et qui ne vit que de la colère et de la misère des gens", détaille-t-elle.