Marine Le Pen croit l'emporter au 2nd tour grâce au clivage entre souverainistes et européens
REPLAY - La Frontiste mise sur sa proposition de sortie de l'euro et de l'Europe pour l'emporter. Mais pour Alain Duhamel, elle se "trompe complètement car 70% des Français ne veulent pas sortir de l'euro".

À l'heure du Brexit et d'un euroscepticisme exacerbé, les projets des candidats à la présidentielle sur l'Europe sont très attendus. Marine Le Pen ne s'en cache pas : elle souhaite sortir de l'euro et de l'Europe. Sa grande idée est de faire de cette question son arme décisive lors du second tour. "Elle considère que c'est le clivage entre souverainistes et européistes qui peut être l'arme fatale pour le second tour", explique Alain Duhamel. Mais pour l'éditorialiste, "elle se trompe complètement car 70% des Français ne veulent pas sortir de l'euro et que la grande majorité des Français est critique vis-à-vis de l'Europe, mais elle veut l'améliorer et pas la disloquer".
Benoît Hamon compte sur son projet européen pour relancer sa campagne, "ce qui n'est pas banal" car le sujet paraît relativement austère et technique. Mais l'ancien ministre le l'Éducation nationale pense qu'évoquer ces thèmes vont permettre de lui conférer une stature d'homme d'État et de se différencier d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon. "Il espère récupérer une partie des électeurs de l'aile droite du PS (...) car ils sont beaucoup plus européens que lui", estime l'éditorialiste.
Macron héritier de Delors
Pour l'essentielle, il propose de créer une assemblée au sein de la zone euro et de leur donner l'initiative des lois. François Hollande a aussitôt répliqué, jugeant que c'était au gouvernement et non à des parlementaires de légiférer. Quand au président de la France insoumise, il ne veut plus de libéralisme en Europe ni des traités actuels. "En clair, cela veut dire qu'il veut en sortir", confie Alain Duhamel. Emmanuel Macron, lui, est l'héritier de Jacques Delors. Il veut donc plus de social, de lutte contre l'insécurité et de défense.
Enfin, François Fillon se comporte comme "l'euroréaliste" classique, digne héritier de Jacques Chirac en la matière. Il prône "moins de dévolution de sujets à l'Europe, mais (...) plus d'autorité et d'efficacité à l'intérieur de la zone euro".