Son soutien était particulièrement convoité et attendu. C'est finalement Alain Juppé qui a raflé la mise. À un peu moins de deux semaines du premier tour de la primaire de la droite et du centre, Valérie Pécresse a annoncé son ralliement au maire de Bordeaux, qu'elle considère comme "l'homme de la situation pour la France". Au micro de RTL, mercredi 2 novembre, elle s'explique les raisons de son choix : "J'ai dit depuis le début que j'avais trois critères. D'abord le programme, ensuite la méthode pour le mettre en oeuvre, car on s'est trop focalisé sur la conquête du pouvoir et beaucoup moins sur son exercice, et enfin sur l'incarnation de la fonction présidentielle".
Convaincue qu'Alain Juppé sera "la bonne personne à la bonne place", la présidente de la région Île-de-France se dit ainsi particulièrement séduite par cette volonté du candidat de ne faire qu'un seul mandat : "Il est le seul qui sera totalement libéré de ce désir de plaire, de séduire, qui hante tous ceux qui veulent être réélus. Ça empêchera l'impuissance. Les Français n'en peuvent plus des présidents impuissants". Cette incarnation permettra selon elle de créer une "rupture très franche" après les cinq années de François Hollande qui ont, selon elle, fait "honte" aux Français.
Concernant la méthode, Valérie Pécresse estime que les réformes doivent se faire dans les "trois premiers mois" de la présidence. Elle approuve ainsi ce choix d'Alain Juppé de gouverner par ordonnances "dès l'été" et donc d'appliquer le plus rapidement possible les réformes "pour débloquer la France".
Quant au programme, elle y a trouvé "les réformes économiques très audacieuses" qu'elle espérait, en particulier sur le chômage et la baisse de la fiscalité pour les entreprises. "J'ai une demande très forte : qu'on baisse tous les impôts qui pèsent sur l'emploi. Pour moi, la question du chômage est cruciale. On ne peut pas espérer restaurer l'autorité si on ne règle pas la question du chômage". L'autre point majeur pour elle, c'est cette nécessité de décentraliser les pouvoirs publics. "Je crois profondément qu'Alain Juppé est décentralisateur. Il donnera du pouvoir aux acteurs locaux économiques, aux associations et tous ceux qui portent une vision optimiste de l'avenir", ajoute celle qui assure ne pas être particulièrement intéressé par Matignon.
Cette question de la décentralisation constitue d'ailleurs un point de désaccord avec Nicolas Sarkozy, dont elle était l'ancienne ministre du Budget : "J'ai senti que tout ça n'était pas conforme à son idée de la présidence de la République". Mais surtout, elle ne manque pas de rappeler son attachement à "un état de sécurité renforcé dans le cadre de l'état de droit". Une autre manière de tancer l'ancien chef de l'État qui avait évoqué des "arguties juridiques" à propos de la Constitution.
Malgré son enthousiasme, et sans doute soucieuse que le camp juppéiste ne prenne pas le risque de se démobiliser, Valérie Pécresse appelle à la prudence concernant les sondages qui annoncent une large victoire d'Alain Juppé à la primaire. "Je ne crois pas à ces sondages pour la simple et bonne raison qu'on ne sait pas qui va aller voter. Le scrutin va être très serré", prédit-elle.
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