Pour Martine Aubry, voter Macron est "au-dessus de ses forces", comme elle l'a confié à son entourage. Comme Jean-Luc Mélenchon, la maire de Lille appelle à faire barrage au Front national, mais pas à voter explicitement pour le cadidat d'"En Marche !". Que de pudeurs de gazelle de la part de ces "grands" responsables politiques qui pourtant nous faisaient la leçon en 2002. Ils disaient que même en se bouchant le nez il fallait voter Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. Des pudeurs de gens de gauche qui croient qu'en appelant "clairement" à voter Macron, ils vont se salir les mains, devenir prisonniers des élites, des banquiers, des grands patrons, du grand capital. Et de Satan, tant qu'on y est !
Mais cela fait des décennies qu'eux-mêmes sont prisonniers. Jean-Luc Mélenchon, c'est trente ans de Parti socialiste. Martine Aubry, c'est trente-cinq ans de Parti socialiste. Des décennies à participer à creuser le fossé. Alors ils reprochent à Emmanuel Macron de ne pas être de gauche. Mais non il n'est pas de gauche ! Non il n'est pas de gauche, parce que la gauche a fait naufrage, parce que la gauche a échoué face au chômage.
Et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron est au second tour. Parce que le PS de Martine Aubry a failli. Parce que le PS a accouché de François Hollande président, qui a produit un candidat du PS à 6% (Benoît Hamon soutenu par Martine Aubry), et qui a engendré aussi un Jean-Luc Mélenchon à près de 20%.
Alors Jean-Luc Mélenchon, dont le programme faisait bien plus rêver qu'il n'était réaliste, est un homme aigri aujourd'hui. Jean Luc Mélenchon, c'est cette gauche radicale qui en veut tellement à la Terre entière qu'elle n'a plus aucun discernement. Martine Aubry, elle, ne peut pas supporter de voir dans Macron ses propres turpitudes.
Martine Aubry ne peut pas supporter de voir dans Macron ses propres turpitudes
Alba Ventura