Présidentielle 2017 : à cinq jours du premier tour, la presse étrangère reste perplexe
REPLAY - Pour les journalistes étrangers, l'élection présidentielle française 2017 reste l'une des plus surprenantes de l'histoire de la Ve république.

Les derniers sondages tombent à quelques jours de la présidentielle, et la tendance reste sensiblement la même qu'auparavant : Emmanuel Macron est en tête avec 24 %, Marine Le Pen suit avec 23 %, puis viennent Fançois Fillon (18,5 %) et Jean-Luc Mélenchon (18 %). Quelque 53 % des électeurs sont sûrs de leurs choix, mais on pourrait ne pas être sûrs des finalistes dimanche à 20 heures. "Je n'ai jamais vu une élection comme cela en France", confie Lara Marlowe, correspondante à Paris de l'Irish Times. "Mais vu qu'ils sont tous aux environs de 20 %, comment imaginer que l'un des quatre puisse remporter 50,01 % du vote le 7 mai ?", s'interroge-t-elle également.
Selon elle, l'élection présidentielle 2017 est celle de tous les extrêmes. "On a l'extrême droite, l'extrême gauche, l'extrême malhonnêteté, et l’extrême ambiguïté", dit-elle. Des extrêmes qui tendent à faire le jeu de la droite selon Juan Pedro Quiñonero, correspondant à Paris pour le journal espagnol ABC. "Tous,ils sont en train de jouer à droite, Marine Le Pen à l'extrême, Fillon à droite, droite, droite", dit-il au micro de RTL, "et même la référence absolue du candidat Macron lors de son meeting de Bercy c'était le général De Gaulle, qui n'est pas ni une référence ni du centre, ni de gauche".
Droite et conservatisme
Pour l'Italien Paolo Levi, journaliste pour l'agende de presse Ansa, le candidat Fillon a une carte à jouer. De ses nombreux reportages sur le terrain, lui a remarque que partout où il va "c'est Fillon, Fillon, Fillon". Mais ce que les gens votent au final "c'est le programme, pas le candidat, car ils se disent qu'au moins il a l'expérience". Une remontée du candidat LR alors que Marine Le Pen est davantage frileuse, estime le journaliste. "Elle s'est rabattue sur une campagne un peu à l'ancienne, un peu à la Jean-Marie Le Pen".
Un point sur lequel le rejoint quelque peu le journaliste américain Scott Sayare. "Elle est dans une dynamique un peu éternelle entre une sorte de radicalité et de dédiabolisation, et à mon sens elle fait enfin une campagne de premier tour, ce que beaucoup à l'extrême droite lui reprochaient de ne pas faire", souligne-t-il. Et l'Américain de relever qu'en cette fin de campagne, si l'équation finale reste inconnue, un élément de la société française reste lui très apparent : "la France reste tout de même un peu conservatrice, et aime garder les choses telles qu'elles sont".