Ce matin, un constat très simple : les écologistes sont devenus fous ! Je ne sais pas si certains ont fait une overdose de quinoa et de sève de bouleau, mais chez Les Verts, ils sont entrés clairement dans une phase d’auto-destruction. Depuis ce week-end ils sont en train de nous faire Retour vers le Futur avec leur secrétaire national David Corman dans le rôle du savant fou. Ils sont revenus au début des années 90, à leur doctrine ni droite ni gauche. Dimanche 24 avril ils sont passés à la pratique, ils n’ont pas appelé à voter pour la candidate socialiste qui prendra la place de Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale. Et ce n’est pas une situation locale.
David Corman le chef du parti explique que les Verts sont arrivés à la fin d’un cycle. Il a prévenu, il n’y aura désormais plus aucun accord entre Europe-Écologie-Les Verts et le Parti socialiste en 2017. Cette période-là est terminée. Le gouvernement a définitivement montré selon lui qu’il n’était pas écolo-compatible. Ça ressemble fort à un divorce. Et je me demande comment des Verts pourront un jour retravailler avec des socialistes.
Pour Les Verts, le gouvernement et de François Hollande n’a rien fait en matière d’écologie, qu’il a un comportement suicidaire. Il n’a pas fermé la centrale nucléaire de Fessenheim, l’utilisation des pesticides dans l’agriculture a augmenté, Notre Dame des Landes est toujours en projet. Quand à la conférence environnementale, le rendez-vous annuel du gouvernement pour fixer la feuille de route écolo du gouvernement, l’eurodéputée écolo Michèle Rivasi a estimé que c’était une supercherie, lundi 25 avril sur RTL.
Et hors micro, les responsables d’Europe Ecologie les Verts sont encore plus sévères. Pour eux, François Hollande a tout raté, il va perdre en 2017 et les socialistes n’évolueront jamais sur les questions écolos. C’est bel et bien une rupture en bonne et due forme. Faire cavalier seul, c’est le pari que font ceux qui dirigent le parti aujourd’hui. Pour la présidentielle Cécile Duflot s’y prépare et ne veut pas reproduire les très mauvaises campagnes présidentielles des écologistes en 2007 et en 2012…
Tout le monde guette aussi Nicolas Hulot, mais autant le dire sans trop y croire. Et pour leurs députés, ils pensent qu’ils peuvent se présenter seuls aux élections sans aucun accord avec personne. Ils se présenteront face à des candidats socialistes, surs et certains qu’ils pourront emporter plusieurs sièges à l’assemblée, car le PS sera très affaibli. Leur nouvel exemple cité par le secrétaire national d’Europe-Écologie-Les Verts, c’est l’élection présidentielle en Autriche. Ce week-end les écolos y sont arrivés seconds, derrière l’extrême droite. Les partis traditionnels droite et gauche ont été éliminés.
Mais ce genre de scénario est peu crédible pour la France. Parce que le seul mode de scrutin, pour les législatives en particulier, empêche ce genre de chose. D’ailleurs tout le pari de François Hollande et de ses conseillers politiques c’est que les écolos "canal historique" à l’approche des élections, retrouveront la raison.
Vous savez combien de députés ils garderaient avec une stratégie de totale autonomie ? Zéro, selon l'Élysée, zéro député. À la limite un, c’est Noël Mamère, qui n’est même plus à Europe-Écologie-Les Verts. Tous les autres ont été élus en 2012 grâce à l’accord passé avec le PS.
Le plus terrible pour les écologistes c’est que plus les faits leur donnent objectivement raison sur le dérèglement climatique, sur la croissance insoutenable, sur le diesel, sur la crise agricole. Eh bien plus ils se sabordent politiquement. Comme me l’a confié Cécile Duflot récemment, les écologistes souffrent de deux choses : d’opportunisme et de sectarisme. Je crois bien qu’ils n’ont pas fini de souffrir…
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