La question des migrants reste épineuse pour Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur a estimé, mercredi 30 mai, que ces derniers faisaient du benchmarking (étude comparative de marché) de l'asile en Europe pour choisir leur destination finale. Une petite phrase prononcée devant le Sénat, relayée par nos confrères de Public Sénat.
"Le Sénat aime beaucoup, pour pouvoir trouver ses propres repères, regarder les différentes législations pour voir un peu comment l'on se situe par rapport aux autres pays européens, a commencé l'ancien maire socialiste de Lyon. Puis-je vous dire, monsieur le Président, qu'il n'y a pas que le Sénat qui fait du benchmarking, mais que les migrants aussi font un peu de benchmarking pour regarder les législations à travers l'Europe".
Il ajoute : "Cette nationalité que je ne citerai pas se dirige plutôt vers tel pays, non pas parce qu'elle est elle plus francophile mais parce que là, c'est plus facile".
S’il y a un benchmark qui est fait par les migrants, c’est mourir chez eux ou survivre ailleurs.
Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine
Cette petite phrase fait écho à celle de Nathalie Loiseau, ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargée des Affaires européennes. Le 9 mai dernier, elle avait déclaré, également au Sénat, que les migrants faisaient du "shopping de l'asile".
Invité de la matinale de France Inter, le député des Hauts-de-Seine Gabriel Attal s'est indigné de la phrase de Gérard Collomb. "S’il y a un benchmark qui est fait par les migrants, c’est mourir chez eux ou survivre ailleurs", a-t-il déclaré.
Ce n'est pas la première phrase de Gérard Collomb qui risque d'indigner les associations d'aide aux migrants et les migrants eux-mêmes. Le 23 mai dernier, le ministre de l'Intérieur avait assumé "laisse traîner" la situation des camps de migrants à Paris pour mettre des bâtons dans les roues d'Anne Hidalgo à deux ans des municipales. Un aveu jugé "lamentable" par les associations.
En mars, en plein débat sur la loi controversée asile et immigration, Gérard Collomb et Édouard Philippe avaient pris le pari de lâcher une citation latine dans l’hémicycle contre une bouteille. Un acte léger sur fond de débat lourd. Ce qui n'avait pas manqué d'indigner sur les réseaux sociaux.
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