Égalité hommes-femmes : Pénicaud veut supprimer l'écart de salaire à travail égal
La ministre du Travail veut réunir les "partenaires sociaux" pour "élaborer un plan d'action" contre les inégalités salariales et supprimer d'ici 2022, l'écart de salaire entre hommes et femmes à poste égal.

"L'égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel et la loi Roudy sur l'égalité a 35 ans", affirme la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans un entretien au Journal du Dimanche du ce 21 janvier. Mais dans les faits, "les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins (...) tous postes confondus, c'est inadmissible", fait-elle valoir.
"Nous allons proposer une réunion aux partenaires sociaux sur l'égalité salariale pour élaborer un plan d'action", annonce-t-elle. Les 25% d'écart, liés pour partie ("15% ou 16%") aux "retards culturels", à "la persistance de clichés sexistes dès l'enfance", selon la ministre, nécessitent une correction "sur le long terme, en prenant le mal à la racine".
En revanche, "l'écart de 9 % qui demeure à travail égal aurait déjà dû disparaître", insiste Muriel Pénicaud, citant l'exemple "inacceptable" d'une "jeune diplômée de HEC" engagée avec "un salaire inférieur à celui d'un garçon" au cursus similaire.
"Un sujet prioritaire du dialogue social"
"Notre ambition, avec le Premier ministre et Marlène Schiappa (secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, NDLR), est de supprimer cette différence de 9 % pour toutes les femmes pendant le quinquennat", assure la ministre. Pour ce faire, les indicateurs existant sur "la situation comparée des hommes et des femmes dans les entreprises" doivent par exemple être perfectionnés, détaille Muriel Pénicaud, appelant à "plus de transparence".
"Cette question doit devenir un sujet prioritaire du dialogue social", plaide la ministre, évoquant notamment "des programmes de rattrapage salarial étalés sur plusieurs années" en cas d'"écarts démesurés" dans les entreprises. Écartant l'idée d'une nouvelle loi, la ministre souligne que "depuis 2013, plus de 3.000 entreprises" n'ayant pas d'accord sur l'égalité professionnelle ni de plan d'action "ont été mises en demeure", 157 ayant été "sanctionnées".
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