Un nouveau témoignage alimente le feuilleton judiciaire Balkany. Le 21 juillet dernier, le parquet national financier (PNF) rendait son dernier réquisitoire sur l'enquête ouverte sur le couple, qui appuie sa demande de leur renvoi en correctionnelle. D'après les informations de L'Obs, les anomalies financières découvertes par le PNF sont nombreuses. Et notamment l'utilisation massive d'argent liquide, qui a attiré l'attention du parquet national financier. L'ordonnance reprend par exemple le témoignage d'une ancienne employée de leur propriété du Moulin de Cossy à Giverny (Eure), qui pointe du doigt quelques anecdotes quelque peu curieuses.
"Monsieur Balkany arrivait au Moulin avec son attaché-case et sortait une enveloppe marron assez épaisse qu'il emmenait directement dans son coffre au premier étage", se souvient-elle. Elle ajoute : "J'ai le souvenir d'avoir, par curiosité, compté une liasse de billets qui était sur le bureau de leur chambre. Il y avait 8 000 euros. C'était son argent de poche. Il avait même régulièrement des espèces dans les poches de son peignoir". Une employée qui, en plus de ses 1 658 euros de salaire, touchait, en plus, "2 000 euros en liquide" par mois.
Autre témoignage relayé par le magazine d'actualité, celui de la responsable d'un pressing où se rendaient Isabelle et Patrick Balkany. "Un jour, elle a retrouvé sept billets de 500 euros oubliés dans la poche d'un costume", détaille L'Obs.
Ainsi, comme le révélait l'AFP mardi 25 juillet, le parquet national financier demande le renvoi en correctionnelle du maire de Levallois-Perret pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée", "corruption passive" et "prise illégale d'intérêt". Un feuilleton judiciaire qui semble loin d'être fini pour le couple Balkany, dont l'un des enfants, Alexandre, est également mis en cause.
Les magistrats soupçonnent les époux d'avoir eu recours à des montages sophistiqués, via des sociétés-écrans au Panama et au Liechtenstein, pour notamment dissimuler au fisc une villa, dénommée "Pamplemousse", sur l'île de Saint-Martin, aux Antilles, ainsi qu'un riad au Maroc, tous deux saisis par les juges. Quant à Alexandre Balkany, leur fils, il est soupçonné d'avoir aidé ses parents à cacher à l'administration fiscale la possession d'une propriété à Marrakech.
Les investigations ont permis de mettre au jour au moins sept sociétés et fondations offshores créées entre 1986 et 2014 dans plusieurs paradis fiscaux. En tout, le parquet fait état d'un blanchiment d'argent qui s'élèverait à 13 millions d'euros.