Une nouvelle journée de manifestation contre la loi Travail de Myriam El Khomri a ponctué la journée du samedi 9 avril. Globalement, la mobilisation a été moindre par rapport à celle du 31 mars. Dans la continuité de cette journée, le mouvement "Nuit Debout" a vu le jour. Parti de la place de la République à Paris il y a dix jours, il se propage dans plusieurs villes de France : Toulouse, Lyon, Grenoble, Limoges...
Il conteste le modèle de la société actuelle et réfléchit à d'autres perspectives pour le faire évoluer. Pour Ségolène Royal, invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, il figure des réponses aux inquiétudes des manifestants dans la loi Travail notamment avec le compte personnel d'activité. Ségolène Royal ne s'est pas rendue place de la République. "Mais je me suis tenue très étroitement informée. Je suis en liaison directe avec des jeunes qui sont place de la République. Je crois que les jeunes n'aiment pas la récupération politique (...) Dans les échanges qui ont lieu place de la République, il y a en effet quelque chose qui ressemble très fortement à la démocratie participative. C'est dense, c'est intéressant, c'est constructif."
Il doit y avoir un débouché législatif qui redonne aux jeunes un désir d'avenir
Ségolène Royal, ministre de l'Écologie
Contrairement à François Fillon, qui demande le démantèlement de la place de la République en raison de l'état d'urgence, Ségolène Royal pense qu'"il ne faut pas tout mélanger : il y a une partie des jeunes qui viennent pour casser, il y aune parie de jeunes bienveillants qui viennent là pour partager, ils doivent être respectés, entendus et il doit y avoir un débouché législatif qui leur donne un désir d'avenir", en référence au mouvement créé par Ségolène Royal en 2007.
Il faut renoncer aux choses qui sont insuffisamment arrivées à maturité dans la loi Travail
Ségolène Royal, ministre de l'Écologie
D'autres manifestations sont prévues le 28 avril. Le mouvement trouvera sans doute un nouveau souffle. La loi El Khomri a-t-elle du plomb dans l'aile ? "Il faut faire les bonnes choses qui sont dans cette loi et renoncer aux choses qui sont insuffisamment arrivées à maturité. En ce qui concerne les jeunes, il faut être très clair sur ce compte personnel d'activité et la façon dont on apporte une bonne conciliation entre la sécurité du salarié et l'agilité de l'entreprise (...) Quand on changera d'entreprise ou d'activité, on va garder les droits qui s'attachent non plus aux entreprises mais à la personne. C'est une sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie."
Le second sujet, c'est les discussions qui ont lieu actuellement sur la garantie jeunes (100.000 jeunes à la fin de l'année, ndlr). Les jeunes boursiers doivent avoir un soutien complémentaire pour rentrer dans le monde du travail. Il y aura peut-être un système de passage plus facilité pour les formations en alternance."
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