Il ne faut jamais trop humilier un adversaire, et a fortiori un allié. Or les survivants de l'écologie reverdissent, encore mais de rage ! D'accord, c'est par leurs propres fautes politiques - et d'abord en raison de leurs sectarisme - qu'ils se sont retrouvés dans les choux. Mais là, c'est pire encore on fait manger les pissenlits par la racine aux rescapés ralliés, tout en leur disant ironiquement "Bon appétit, les amis !".
Et ils trouvent ça amer, ces Verts trop solitaires qui perdent la plupart des arbitrages, comme on l'a vu lors de la loi alimentation et agriculture. Face aux lobbys agricoles et alimentaires, les défenseurs des animaux et de la nature ont été envoyés paître, alors même qu'ils ont en principe au gouvernement l'un des leurs (et non des moindres), l'autrefois si populaire Nicolas Hulot, mais dont j'avais pu vous dire qu'il traînait sa peine tel un oiseau mazouté sur une plage bretonne après la marée noire.
Car le ministre de la Transition énergétique - le numéro trois du gouvernement en théorie - a des états d'âme. Et en politique, il faut des états d'armes. Au gouvernement, Nicolas Hulot et l'écologie sont tenus pour secondaires ! On s'en gargarise certes, et le Président ne voudrait surtout pas que ce chouette garçon quitte le gouvernement et aille pépier à l'extérieur contre ce pouvoir qui prétend avoir pris la tête contre le réchauffement climatique.
Or de fait, la France ne se montre pas du tout aussi exemplaire que Macron le trumpette avec son "make our planete green again". Hulot, comme les quelques écologistes députés membres de la majorité (tel le bien nommé Matthieu Orphelin) sont étouffés, débordés de tous les côtés : par Bercy et ses ministres de droite, et par les lobbys qui influencent aisément un groupe majoritaire composé de pieds tendres.
La politique est un rapport de force, et les écologistes sont les faibles. Leurs réseaux, c’est zéro. Pourtant, l'écologie est partout, mais les Verts sont nulle part. Et quand il s'agit de passer aux choses sérieuses, ce sont les choix de court terme et les clientèles qui s'imposent, et non pas les efforts à consentir pour s'arracher au capitalisme cannibale.
Chez les écologistes, ça rogne et ça grogne. Ça fermente. Ça ne veut plus fléchir, donc ça réfléchit à ce que pourrait être une écologie politique non punitive et non sectaire. Ça s'insurrectionne à petits feux. Ça mauvaise tête et ça rebelle. Concrètement, se trame la création d'un nouveau groupe au Parlement dans lequel les écologistes seraient en force.
Ensuite les Verts songent à présenter une liste aux élections européennes, et sans Benoit Hamon. Enfin, la logique voudrait qu'ils ne soient plus absents de la compétition présidentielle en 2022, comme ils l'ont été en 2017.
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