Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé jeudi 13 novembre l'interdiction de l'usage par les forces de l'ordre des grenades offensives, comme celle qui a tuéle militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens (Tarn).
"La mort de Rémi Fraisse par l'effet direct d'une grenade offensive pose clairement la question de leur maintien en service dans la gendarmerie qui en est seule dotée. Parce que cette munition a tué un jeune garçon de 21 ans et que cela ne doit plus jamais se produire, j'ai décidé d'interdire l'utilisation de ces grenades dans les opérations de maintien de l'ordre", a déclaré le ministre, lors d'une conférence de presse, sur la base du rapport d'une enquête administrative qui lui a été remis mercredi.
"Dans le même temps, j'ai décidé de durcir les modalités d'emploi des grenades lacrymogènes à effet de souffle, dites GLI pour grenade lacrymogène instantanée. L'utilisation de ces munitions devra désormais se faire en binôme, un binôme composé du lanceur lui-même et d'un superviseur ayant le recul nécessaire pour évaluer la situation et guider l'opération", a-t-il poursuivi.
"Moins puissantes que les grenades offensives mais nécessaires pour le maintien à distance, elles sont en outre indispensables à la gradation de la réponse pour protéger tout à la fois les forces de l'ordre et les manifestants violents contre les conséquences dommageables d'un contact", a ajouté Bernard Cazeneuve. Il a aussi promis la poursuite d'un "travail plus approfondi autour de notre pratique du maintien de l'ordre".
"Dans le souci d'informer clairement les manifestants sur l'évolution de postures des forces de l'ordre, j'ai donné instruction qu'une information plus claire soit dispensée. D'abord, le libellé des sommations faites au cours des opérations sera revu pour mieux faire la distinction entre les différents degrés de réponse des forces. Une annonce visuelle complètera cette information clarifiée", a-t-il notamment précisé.
Ces décisions ont été prises au lendemain de la remise au ministre du rapport d'une enquête administrative des inspections de la police et de la gendarmerie nationale, commandé après la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre sur le site du barrage contesté de Sivens.
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