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"Marion Maréchal Le Pen rappelle les faiblesses de sa tante", lance Olivier Bost

ÉDITO - Le retour de Marion Maréchal Le Pen, officiellement retirée de la vie politique, relance la guerre au Front national, alors que Marine Le Pen prépare l'avenir, les élections européennes et la présidentielle de 2022.

Marion Maréchal-Le Pen à Washington (États-Unis) le jeudi 22 février 2018
Marion Maréchal-Le Pen à Washington (États-Unis) le jeudi 22 février 2018
Crédit : JIM WATSON / AFP
"Marion Maréchal Le Pen rappelle les faiblesses de sa tante", lance Olivier Bost
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L'Edito politique du 26 février 2018
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Olivier Bost & La rédaction numérique de RTL

Marion Maréchal Le Pen a fait un retour médiatique aux Etats-Unis très remarqué la semaine dernière. Un retour très calculé. Le discours qu’elle a donné devant le parti conservateur était très politique.

Un discours à tel point politique que Marine Le Pen a été obligé de rappeler plusieurs fois sur BFMTV que sa nièce avait bien quitté la vie politique. Marion Maréchal Le Pen a peut-être effectivement quitté la vie politique française mais elle n’en a pas perdu le goût de la politique, c’est évident. A 10 jours du congrès du Front national, une telle apparition même de l’autre côté de l’Atlantique a forcément été sous pesée. 

Marion Maréchal Le Pen rappelle de manière éclatante et cruelle les faiblesses de sa tante. Marine le Pen est comme un animal qui a reçu un coup mortel. Autour et même à l’intérieur du FN ses adversaires le savent et l’observent.

Le coup mortel, qu’elle s’est infligée toute seule, c’est bien sur le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. Ce naufrage a détruit toute une entreprise de respectabilité construite depuis son accession à la tête du FN. La dé-diabolisation s’est effondrée en deux heures et demi très douloureuses.

Un espace politique à prendre

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Depuis cette chute, il y a donc un espace politique, celui de la contestation, du protectionnisme et du nationalisme à prendre ou à reprendre. Les 10 millions d’électeurs de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle ne se sont pas convertis au macronisme, loin de là.

Autour de Marine Le Pen, la leader jusque là incontestée de l’extrême droite, il y a Laurent Wauquiez, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan et Marion Maréchal Le Pen, possible candidate en 2022.

Marine Le Pen a dit que sa nièce avait toute sa place au Front national. Mais dans quel état sera le parti dans un, deux ou trois ans ? Dans 15 jours, Marine Le Pen va tenir un congrès de son parti dont le but est plus de faire oublier des choses que de franchement se projeter vers l’avenir. Elle veut faire oublier son père en le faisant disparaître de l’organigramme. "La page est tournée" dit-elle et "ce serait bien qu’il l’admette".

Changer le nom du parti

Marine Le Pen veut aussi faire oublier le passé récent du Front national en changeant le nom du parti, une forme de deuxième dé-diabolisation. Sa stratégie est assez simple : aux européennes l’année prochaine Marine Le Pen veut faire de son parti, sans tête d’affiche pour l’instant, la seule alternative à Emmanuel Macron et la seule opposition aux pro-européens.

Le chef de l’État voudrait aussi de son côté qu’En Marche apparaisse comme la seule force pro-européenne. Si le Front national fait un bon score, Marine Le Pen espère repartir sur un bon pied et effacer son échec de la présidentielle.

Pourrait-elle être candidate en 2022 ? Pas sûr du tout. L’élection présidentielle, et c’est valable pour tout le monde, abîme ceux qui ne la gagnent pas. Alors qu’avant, ce rendez-vous avait tendance à façonner, d’échecs en échecs, les futurs champions. L’accélération de la vie politique, l’effet zapping, redonne difficilement une seconde chance.

L’autre évidence dans une élection présidentielle c’est qu’il faut y croire et en avoir envie plus que tous les Français réunis. Or Marine Le Pen, depuis le débat à la présidentielle et depuis qu’elle siège sur les bancs de l’Assemblée nationale, renvoie l’image de quelqu’un qui n’en a plus envie. Pire, de quelqu’un qui doute.

Elle a laissé entendre il y a quelques jours qu’elle pourrait ne pas être candidate en 2022. Il n’y a rien de pire : le doute alimente le doute, et à la fin personne n’a envie de voter pour quelqu’un qui n’avait pas envie de se présenter. En politique, c’est une règle universelle, qui se vérifie dans toutes les élections.

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