"Pendant quelques semaines, il va falloir que nous fassions un bilan". Si elle est élue présidente, Marine Le Pen compte établir un moratoire provisoire sur l'immigration légale dans l'attente de l'entrée en vigueur de ses mesures censées ramener le solde migratoire à 10.000 personnes. Au micro de RTL, mardi 18 avril, la candidate frontiste précise que la délivrance de certains titres, tels que les "visas de longue durée", sera notamment concernée par son dispositif : "Il ne s'agit pas de faire un moratoire sur les visas touristiques (...) ou les étudiants qui sont là et demandent leur visa pour l'année suivante".
La question de l'immigration en France apparaît essentielle pour Marine Le Pen, convaincue qu'il y a un "enjeu de civilisation" dans cette présidentielle. "La réalité est que l'immigration est massive dans notre pays et que la submersion migratoire que nous vivons n'est pas un fantasme. C'est peut-être le secret le mieux gardé de la mondialisation : c'est son principe, son moteur. C'est un sujet dont aucun candidat n'a parlé et qui est un sujet de très vive inquiétude. (...) L'immigration pèse sur notre pays, elle n'est pas une chance, elle est un drame".
La candidate du Front national ne souhaite plus des "230.000 d'immigrés légaux qui rentrent chaque année dans notre pays". Elle compte aussi s'attaquer aux "clandestins qui sont régularisés à tour de bras" en abrogeant la "circulaire de M. Valls" qui fut diffusée en 2012 et visait à clarifier les conditions des régularisations des sans-papiers. À l'époque, comme le soulignait L'Obs, le texte devait entraîner une "augmentation ponctuelle" des régularisations.
Le rétablissement immédiat des frontières, avec l'aide des réservistes qui seront rappelés, fait partie intégrante de son projet de lutte contre cette immigration : "On ne peut pas contre notamment le danger majeur qui pèse sur nous, qui est le terrorisme, sans maîtriser nos frontières".
À ce sujet, lors de son meeting de la veille à Paris, Marine Le Pen a affirmé que les terroristes des attentats de 2015 n'auraient pas pu frapper en France si elle avait été au pouvoir. "Avec les mesures que je veux mettre en oeuvre, [Chérif et Saïd] Kouachi et [Amedy] Coulibaly n'auraient pas obtenu la nationalité française. Parce que lorsqu'ils ont eu 18 ans, ils avaient un long casier judiciaire et parce qu'ils étaient des délinquants, ils auraient été renvoyés de France". Quant aux jihadistes étrangers, sa réponse est drastique : "Je compte expulser immédiatement l'intégralité des fichés S étrangers pour lien avec le jihadisme. Il n'y a aucune raison pour que nous conservions sur le territoire des gens qui représentent un danger pour la sécurité des Français".