"Il n'y a pas de crise", mais il y a des clarifications à apporter. Marine Le Pen souhaite que Florian Philippot prenne du recul sur la présidence de l’association Les Patriotes qu'il a lancée durant les élections législatives. "Je lui fais confiance pour lever ces ambiguïtés et rassurer les adhérents", a déclaré la dirigeante du Front national au micro de RTL, mardi 19 septembre, sans lui demander explicitement de quitter la tête de ce think tank.
"Il sait que la création des patriotes au moment des législatives a créé une forme d'émoi et certaines inquiétudes auprès des adhérents", a poursuivi Marine Le Pen, attendant de l'ensemble des dirigeants frontistes qu'ils portent tous leurs efforts sur "cette grande œuvre de refondation" du parti.
Je prendrai mes responsabilités
Marine Le Pen
L'ancienne candidate à la présidentielle ne veut pas faire "un souci majeur" de cette polémique, qu'elle qualifie plutôt de "débat". Le recadrage est néanmoins bien clair : "Il est évident que s'il passe son temps à faire la communication des Patriotes, les adhérents du Front national vont se sentir orphelins".
Marine Le Pen appelle aussi Florian Philippot à surmonter les critiques qui l'ont "blessé", selon elle, et demande à toute sa garde rapprochée de "garder le calme" et de ne pas envisager de claquer la porte. "Je tiens à ce qu'ils restent tous au Front national, qu'ils travaillent tous ensemble, qu'ils ne fassent pas preuve de mauvaise humeur".
Peu après cette interview, Florian Philippot a déclaré qu'il ne voyait pas de problème à diriger Les Patriotes. Au micro de BFMTV, il précise l'avoir déjà fait savoir à Marine Le Pen : "Je lui ai répondu que je ne comprenais pas du tout cette demande, et donc que je ne pouvais pas y répondre. Je rappelle que les Patriotes est une association qui n'a jamais émis de point critique sur le Front national et travaille sur ce chantier de la refondation. Je ne comprends pas du tout où est le problème avec cette association. Je pense, au contraire, que c'est un plus".
L'eurodéputé s'interroge sur la dimension politique de ce conflit : "Je note que d'autres vice-présidents, comme Louis Aliot, sont également présidents d'associations. On ne leur a jamais rien demandé. On ne refera pas la fondation avec un pistolet sur la tempe. C'est ce qu'on a mis, pour une raison que je ne peux pas comprendre". Selon lui, il pourrait ainsi s'agir d'un problème "personnel".
Si Florian Philippot venait à camper sur sa position, Marine Le Pen a prévenu sur RTL : "Je prendrai mes responsabilités".