Marine Le Pen et ses "conseillers secrets" issus de la droite
"Mediapart" et "Buzzfeed" révèlent les noms des conseillers, très discrets, de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle. Des profils issus des cabinets ministériels sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Les conseillers de l'ombre. Près de huit mois après l'élection d'Emmanuel Macron à la tête de l'État, la campagne de Marine Le Pen qui est arrivée au second tour, continue d'être scrutée. Mediapart et Buzzfeed publient, ce lundi 22 janvier, une enquête sur les personnes qui ont murmuré à l'oreille de la présidente du Front national.
Le secret et l'anonymat planaient au-dessus de ces personnes. "Certains d'entre eux utilisaient d'ailleurs un pseudonyme, pour ne pas laisser de trace", raconte Buzzfeed. D'ailleurs, un membre du Front national explique qu"ils étaient assez secrets, 80% étaient des gens qui réclamaient l'anonymat, on leur avait promis".
Au delà de la garde rapprochée de Marine Le Pen que nous connaissons, composée de Nicolas Bay, Louis Aliot, Gilbert Collard... des "préfets, haut-fonctionnaires actuels ou anciens serviteurs de l'État", ont décidé "de mettre leur expérience et leur réseaux au service de la victoire de Marine Le Pen", peut-on lire dans l'enquête.
Anciens conseillers de Chirac et promotion Voltaire
L'ancienne candidate à l'élection présidentielle aurait bénéficié des conseils de personnes qui pour la "plupart d'entre eux ont passé une partie de leur carrière dans les cabinets de ministres RPR ou UMP, époque Chirac ou Sarkozy". D'autres sont issus de la promotion Voltaire de l'ENA (promotion dont est issu François Hollande, mais aussi Ségolène Royal, Michel Sapin et Jean-Pierre Jouyet ndlr).
Les deux médias citent le nom d'André Rougé. Il a été collaborateur de Michel Debré, a travaillé dans le cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris. Il sera "cité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, qui a valu à Alain Juppé d'être condamné en 2004", explique Buzzfeed. Autre personne citée : Jérôme Turot. Il a été major de la promotion Voltaire et "a travaillé au cabinet du ministre de la Justice dans le gouvernement de Chirac, de 1986 à 1987, et au Conseil d'État", détaille Mediapart.
Le site précise que parmi ces "visiteurs du soir", se trouvent un conseiller du directeur de la Gendarmerie nationale (DGGN), un directeur commercial d’un grand groupe de BTP et des anciens de la Cour des comptes ou du Conseil d’État.
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