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Marine Le Pen : déchéance de nationalité, loi Travail, jungle de Calais... Pourquoi la présidente du Front national a-t-elle gardé le silence ?

DÉCRYPTAGE - Très discrète depuis sa défaite aux élections régionales, la présidente du Front national a décidé de privilégier le "contact direct avec les Français".

Marine Le Pen le 26 janvier 2015 à Nanterre
Marine Le Pen le 26 janvier 2015 à Nanterre
Crédit : AFP / Éric Feferberg
Julien Absalon
Julien Absalon

Le 7 janvier dernier, lors de ses vœux à la presse, Marine Le Pen avait prévenu : "Vous me verrez peu cette année". Une annonce qui se vérifie de semaine en semaine. Depuis les élections régionales en Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais-Picardie) en décembre, la présidente du Front national ne s'exprime qu'avec parcimonie dans les médias. Un silence qu'elle n'a réellement rompu que pour annoncer officiellement sa candidature à l'élection présidentielle, le 8 février sur TF1, et qu'elle compte de nouveau mettre entre parenthèses jeudi 17 marsle temps d'une interview au micro de RTL.

Un style qui tranche radicalement avec l'époque où la dirigeante du Front national occupait considérablement l'espace médiatique, non seulement pour apparaître en pourfendeuse permanente du gouvernement mais aussi pour la campagne des régionales. "À force d'être en première ligne, elle prend des coups, son image est abîmée", estimait en janvier un proche cité par Ouest-France. Résultat des courses : un sondage Ifop datant d'octobre 2015 montrait que seulement 30% des personnes interrogées pensaient qu'elle avait "l'étoffe" d'une présidente de la République. Un tableau qui n'avait sans doute pas été éclairci par les photos sanglantes de l'État islamique qu'elle avait diffusées dans des tweets en décembre.

Imiter Jacques Chirac

Pour résorber ce problème, il est donc désormais question de "faire de la politique au sens noble, pas du buzz", dixit Florian Philippot. Cela se traduit concrètement par une volonté de réserver sa parole et son temps aux Français sur le terrain avec des déplacements sans journalistes. "J'irai, avant de lancer ma campagne présidentielle début 2017, et pas avant. (...) J'ai en effet l'intention de passer 2016 dans la plus grande proximité possible avec notre peuple. J'ai envie de l'écouter encore davantage, j'ai besoin de discuter avec toutes ses composantes, toutes ses forces vives, tous ses métiers et avec les habitants de tous les territoires", expliquait-elle en début d'année.

En se mettant en retrait du paysage audiovisuel français, tout en laissant le soin à Florian Philippot d'aller devant les micros, Marine Le Pen semble vouloir présidentialiser sa parole. Mais plutôt que d'adopter une stratégie qui se rapprocherait de "l'hyperprésident" Nicolas Sarkozy, elle préfère plutôt prendre exemple sur la campagne de Jacques Chirac pour 1995 qui avait "joué à fond la carte de la proximité", comme le confirmait Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement Bleu Marine, dans Le Parisien.

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À l'écart "des petites phrases, de la petite politique politicienne parisienne et du futile", Marine Le Pen semble pouvoir se permettre d'adopter cette posture en 2016 au vu de l'actualité politique prévue. Entre la primaire de la droite et du centre et la gauche qui réfléchit également à organiser une primaire pour élire un candidat, la présidente du Front national a toutes les raisons de vouloir laisser ses adversaires se déchirer entre eux pendant qu'elle sera "au contact direct des Français", que ce soit sur le terrain ou via son blog.

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