Manuel Valls affaibli au sein du Parti socialiste mais pas auprès des Français

La motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls a été rejetée. Comme prévue, l'opposition n'a pas fait chuter le Premier ministre et son équipe, avec 234 voix en faveur de cette motion, votée par l'ensemble des députés UMP. En revanche, elle n'a pas fait le plein des voix du côté des UDI ou encore du Front de Gauche et des non-inscrits.

Une perte de vitesse au sein du Parti socialiste

Dans son intervention à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a redit que l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution était un acte d'autorité. Et justement, c'est cette autorité qu'une partie de la gauche lui reproche. Le Premier ministre est peut-être affaibli auprès des siens mais il espère avoir gagné auprès de l'opinion publique grâce à ce pari de la fermeté.

Les frondeurs ne s'en cachent plus. Le problème n'est plus seulement la ligne politique mais Manuel Valls. Il faut changer de premier ministre à cause de son autoritarisme poussé à l'extrême avec le 49-3. S'il est affaibli, c'est d'abord aux yeux de ses camarades socialistes. "On aurait pu éviter ça et négocier un petit amendement ce week-end", explique un conseiller.

Renforcer son autorité auprès des Français

Manuel Valls assume totalement cette fermeté et s'il le faut, il y aura d'autres 49-3. Pour Matignon, le plus dur est passé. Les textes à venir ne devraient pas cliver autant à Gauche. Le Premier ministre est peut-être "freiné" et "affaibli" au Parti socialiste, explique un proche de François Hollande, mais le pari est de sortir renforcé dans l'opinion. 

Les Français plébiscitent l'autorité et c'est la carte qu'il joue. Ainsi, il imprime sa marque. Toujours en mouvement, il sera en discussion avec les syndicats sur un sujet sensible pour la gauche : la réforme du dialogue social. Ensuite, il couvrira deux meetings dans le cadre des élections départementales.