Emmanuel Macron n'est pas encore officiellement président de la République, mais la gauche de la gauche se prépare déjà à la bataille. La réforme du code du travail, prévue par ordonnances en cas de majorité présidentielle, devrait cristalliser les tensions sociales. Mais tous les syndicats ne sont pas exactement sur la même longueur d'ondes. La CFDT, réformiste et qui s'est distinguée durant le quinquennat de François Hollande en approuvant la loi Travail, ne compte pas se presser illico presto dans les rues pour manifester.
"Je demande [à Emmanuel Macron] de préciser ce qu'il souhaite et de prendre le temps de recevoir les organisations syndicales, les partenaires sociaux, et de laisser un espace à la concertation nécessaire pour réformer", réclame au micro de RTL Laurent Berger, secrétaire général du syndicat, qui attend de voir "ce qu'il y aura dans le carton".
S'il ne manque pas de préciser qu'il existe des "désaccords" sur certains points, notamment le barème des indemnités prud’homales, il ne balaie pas tout d'un revers de la main. "Je ne me situe pas dans ceux qui seraient opposants par principe, ni dans ceux qui regarderaient vite fait les choses sans vouloir s'impliquer et être d'accord avant même que cela démarre. Moi, je jugerai sur pièce", prévient-il, dans l'attente de rencontrer le huitième président de la République.