Richard Ferrand exfiltré du gouvernement. Emmanuel Macron a demandé à son ministre de la Cohésion des territoires de démissionner pour devenir le chef de file des députés de La République en Marche. Selon l'entourage du président de la République, cité par l'AFP, l'élu du Finistère va donc briguer la présidence du groupe REM à l'Assemblée nationale. L'information a été confirmée auprès de RTL.
L'élu de 54 ans remplissait pourtant les conditions pour rester au gouvernement. Candidat dans la sixième circonscription du Finistère pour les élections législatives, il a été confortablement réélu avec 56,53% des suffrages exprimés. De plus, il n'est pas sous le coup d'une mise en examen dans l'affaire du montage immobilier des Mutuelles de Bretagne révélée par Le Canard enchaîné. Pour l'heure, il est seulement sous le coup d'une enquête préliminaire. Seulement, cette polémique l'a considérablement fragilisé et elle nuit à l'exemplarité défendue par le chef de l'État durant toute sa campagne présidentielle.
Un point de chute a donc été trouvé pour Richard Ferrand, qui n'aura donc passé qu'un petit mois dans son ministère. Officiellement, Emmanuel Macron souhaite une personnalité de confiance, de solide et expérimentée pour mener la majorité présidentielle au Palais Bourbon. Ce poste, très stratégique, va d'ailleurs permettre de gérer les quelques centaines de députés novices.
Ce premier bouleversement, dès le lendemain du second tour des élections législatives, constitue les prémices d'un remaniement qui devrait s'annoncer plus large que prévu. Quelques secrétaires d'État devraient faire leur apparition pour compléter les plus gros ministères. Il se pourrait que le Premier ministre Édouard Philippe pioche au sein de la droite pour gonfler son effectif.
Avec la démission de Richard Ferrand, il y aura au moins un nouveau ministre. Il pourrait aussi y avoir un jeu de chaises musicales avec les personnalités déjà en poste. Il n'est pas certain que François Bayrou, concerné par l'affaire des soupçons d'emplois fictifs des assistants parlementaires au MoDem, puisse garder son ministère de la Justice. Son silence, depuis la large victoire de La République en Marche, intrigue.
Commentaires