Très décrié dans la rue, par l'opposition et même dans les rangs de la majorité, le projet de loi Travail va être débattu à l'Assemblée nationale à partir de ce mardi 3 mai. Quelques heures avant cette nouvelle étape cruciale, la ministre du Travail Myriam El Khomri se dit "impatiente" de défendre son texte mais "refuse de faire planer la menace" du recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer cette loi.
Dans une interview à paraître mardi 3 mai dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, la ministre note que "la Constitution prévoit cet outil" de l'article 49-3, mais "je refuse de faire planer la menace"."Je ne suis pas dans cette perspective" d'avoir recours à l'article en question, détaille Myriam El Khomri, qui attend de voir "comment les choses se déroulent" au Parlement.
Faut-il céder à la rue et retirer le texte ? Non.
Myriam El Khomri
Les débats s'annoncent houleux alors que pas moins de 4.983 amendements ont été déposés par les députés. Interrogée sur les 40 voix manquantes pour voter le texte, la ministre fait le constat: "Le respect que je porte à l'Assemblée me conduit à penser que du dialogue et de l'échange peut découler une évolution majoritaire. Mon objectif est de convaincre les parlementaires de la majorité. Ce texte est un acte de confiance dans le dialogue social au plus près du terrain". Le vote solennel est prévu le 17 mai prochain.
Pendant ce temps, le mouvement "Nuit debout", qui proteste notamment contre la réforme du code du Travail, se poursuit place de la République à Paris, encore émaillé de violences dimanche 1e mai. Myriam El Khomri souligne qu'"il est important de ne pas confondre manifestants et casseurs. Les manifestants font usage d'un droit, les casseurs veulent renverser les institutions. Ils sont dans une démarche destructrice, qui n'a rien à voir avec le contenu du projet de loi".
Alors qu'elle doit faire face aux critiques de toutes parts, la ministre du Travail reste inflexible sur sa volonté de faire voter sa loi. "L'heure du Parlement est venue et permettra d'enrichir ce texte. Faut-il céder à la rue et retirer le texte ? Non", réaffirme-t-elle.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.