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Loi Travail : "Manuel Valls est allé jusqu'au bout du demi-tour", analyse Alba Ventura

REPLAY / ÉDITO - Le Premier ministre a présenté lundi 14 mars la nouvelle mouture de la réforme du code du travail. Exit les points les plus sensibles.

Manuel Valls
Manuel Valls
Crédit : SIPA / Thibault Camus
Loi Travail : "Manuel Valls est allé jusqu'au bout du demi-tour", analyse Alba Ventura
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Loi Travail : "Manuel Valls est allé jusqu'au bout du demi-tour", analyse Alba Ventura
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Alba Ventura & Loïc Farge
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Après plusieurs concessions, Manuel Valls a annoncé lundi 14 mars un "nouveau départ" pour la loi El Khomri sur le code du travail. Pourtant il y a trois semaines sur RTL, le Premier ministre disait vouloir "aller jusqu'au bout". Jusqu'au bout de ce qui était possible. Jusqu'au bout de ce que François Hollande lui a laissé faire. Et jusqu'au bout de ce que la CFDT, principal allié du gouvernement, pouvait admettre. Oui, il est allé jusqu'au bout... du demi-tour. Alors c'est vrai qu'il n'y a pas eu de retrait total du texte. C'est vrai que le front syndical a pu être fracturé. Mais le Premier ministre a quand même dû poser un genou à terre.

Tout le côté "innovant" de la loi s'est évaporé. Entre flexibilité et sécurité, Manuel Valls n'a pas réussi à remporter l'arbitrage pour plus de souplesse, notamment pour les PME. Certes 125 pages du code du travail ont été réécrites. Mais on est loin de la "réforme indispensable" qu'évoquait le chef du gouvernement au tout début du projet.
Tout ça pour ça. C'est une occasion perdue. Parce que plutôt que d'avoir de vraies mesures, on n'a que des demi-mesures. Parce que bêtement le gouvernement s'est mis une balle dans le pied. Parce que ce texte n'était pas ficelé. Parce qu'on a ajouté des propositions au dernier moment sans prévenir personne. Et parce qu'on a même menacé de passer en force. Le gouvernement a coché toutes les mauvaises cases dans la préparation de cette loi. Et Manuel Valls le reconnait quand il dit qu'il y a eu "des ratés".

La gronde demeure

Ce recul est-il de nature à calmer la gronde ? Si on a bien compris, la CGT et FO maintiennent leur mobilisation pour le 31 mars, et les jeunes de l'Unef, pour jeudi 17 mars. Cela veut donc dire que la tension sociale n'est pas totalement retombée. À l'Assemblée les "frondeurs", même si Bruno Le Roux affirme qu'il n'a pas d'inquiétude concernant la majorité. On a vu aussi que la droite et le centre étaient de plus en plus en retrait.

Peut-être que le climat va finir par s'apaiser. Mais il n'effacera pas l'impression d'amateurisme, de gouvernance à basse intensité qui prévaut depuis le début de ce quinquennat. Les trois législatives partielles qui ont eu lieu le week-end dernier viennent de le confirmer, avec un PS incapable de passer la barre des 16%.

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Sur le chemin de la primaire et de la présidentielle, Alain Juppé fera prochainement une halte en Allemagne. Une visite hautement stratégique pour l'ancien premier ministre. Il doit s'entretenir avec la chancelière Angela Merkel pour évoquer notamment la crise migratoire et l'accord avec la Turquie. Et le sujet plus délicat de  "l'influence déclinante de la France en Europe", dixit son entourage.