Le recours au 49.3 "n'est pas un choix que nous privilégions" pour le projet de loi El Khomri sur la réforme du Code du travail, a déclaré Manuel Valls en écartant aussi tout abandon du texte. "Ce n'est pas un choix que nous privilégions. Chaque chose en son temps", a dit le Premier ministre à des journalistes lors de son voyage de retour vers Paris, dans la nuit du 2 au mai, à l'issue d'un périple dans le Pacifique. Il a assuré également que le texte, qui arrive ce mardi dans l'hémicycle à l'Assemblée, irait "au bout du processus".
Le projet de loi Travail va être débattu à l'Assemblée nationale à partir de ce mardi 3 mai. Les débats parlementaires s'annoncent agités alors que pas moins de 4.983 amendements ont été déposés par les députés. Selon les premières estimations, 40 voix manquent au gouvernement pour voter le texte. Quelques heures avant cette nouvelle étape cruciale, Myriam El Khomri se dit "impatiente" de défendre son texte dans un entretien accordé au Parisien-Aujourd'hui en France.
Tout comme le chef du gouvernement, la ministre du Travail ne souhaite pas avoir recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer cette loi : "Nous avons déjà fait largement évoluer ce projet de loi. La Constitution prévoit cet outil. Mais je refuse de faire planer la menace." L'ancienne protégée d'Anne Hidalgo reste confiante sur l'avenir de son texte et sa capacité à "convaincre les parlementaires", évoquant "une incompréhension" pour expliquer le blocage actuel.
La contestation actuelle du projet de réforme du Code du travail trouve son origine dans l'inertie dont a fait preuve le gouvernement face aux premières levées de boucliers pour l'occupante du 127 rue de Grenelle. Dans les colonnes du Parisien, elle désigne notamment une "erreur initiale" : "les arbitrages tardifs sur le licenciement économique ont fait oublier tout le travail de concertation réalisé depuis six mois." Loin de créer un consensus, les retouches concédées par le gouvernement aux opposants à la loi Khomri ont engendré le mécontentement du patronat. "En l'état actuel, cette loi ne créera pas d'emplois", déplorait Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, au micro de RTL le 3 mai.
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