Entre près de 390.000 personnes selon les autorités, 1,2 million, dont 200.000 jeunes, selon les organisateurs, ont manifesté dans 250 villes jeudi 31 mars contre le projet de loi El Khomri. Cela fait beaucoup de monde, et ça se comprend. François Hollande et le gouvernement viennent de faire demi-tour sur la déchéance de nationalité. Donc les syndicats de jeunes et de salariés se disent que c'est peut-être bien la saison des soldes qui a démarré. Les défilés ont encore été marqués par beaucoup de violences. Là il va falloir faire très attention parce que ça veut dire que ça peut dégénérer.
Dans un contexte de grande tension, avec des lycéens qui trouvent amusant de bloquer leurs établissements, on ne sait jamais jusqu'où peut aller un dérapage et un débordement, aussi bien du côté des manifestants que des policiers. Le facteur "violence" est très important pour le gouvernement. L'incident grave n'est jamais loin dans ce genre mobilisation.
Cela veut-il dire que le gouvernement peut reculer ? Pas à ce stade, pas maintenant. Les syndicats CGT et FO en tête, l'ont bien compris puisqu'ils ont décidé de maintenir la pression en organisant deux nouvelles manifestations : une le mardi 5 avril, au moment où le texte sera présenté en commission devant les députés, et l'autre le samedi 9 avril. Il ne faut pas oublier non plus que la CGT organise son congrès mi-avril. Philippe Martinez, son leader qui brigue un second mandat, a l'intention de montrer ses forces jusqu'au bout.
Tout le pari de François Hollande et de Manuel Valls est de tenir jusqu'aux vacances d'avril. En général on mobilise peu pendant les vacances. Ils vont vouloir jouer l'usure. D'ici là, ils vont sans doute lâcher du lest. En tout cas lâcher d'un côté pour, peut-être, renforcer de l'autre et pouvoir, par exemple, modifier la loi en direction des PME. Tout dépendra maintenant de la contestation dans les prochaines semaines. Les manifestants sont plus que motivés. Cette contestation va au-delà de la Loi Travail. Elle exprime avant tout un ras-le-bol généralisé.
Le chemin est donc très étroit pour le gouvernement et surtout pour François Hollande, qui se retrouve face à son électorat de 2012, jeune et moins jeune, qui lui demande des comptes.
Pas facile d'être et d'avoir été. C'est ce que pense une partie de la nouvelle génération chez les Républicains, ceux qui estiment qu'il doit y a voir des nouvelles têtes, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire ou encore le tout dernier, Geoffroy Didier. "Il y a eu, dit-on, les années Sarko, comme il y a eu les années Giscard ou les années Pompidou. Ce sera compliqué pour Nicolas Sarkozy d'affirmer aujourd'hui que les années Sarko sont devant nous". Cela arrive à tout le monde de prendre un petit coup de vieux !
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