Récemment critiquée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, la "Loi Macron" est prévue à l'ordre du jour mardi 16 juin à l'Assemblée nationale pour une semaine de débats avant un vote solennel le 24 juin. Mais ce calendrier prévisionnel ne devrait pas être respecté.
En cause : la volonté affichée du gouvernement à préparer un recours au 49-3, qui permet de faire adopter un texte sans vote en engageant la responsabilité du gouvernement, comme ce fut le cas en première lecture en février. Le texte serait alors considéré comme adopté sauf si l'opposition réussissait à faire voter une motion de censure, ce qui est exclu.
Manuel Valls et François Hollande semblent en effet décidés à user de cette arme de choix pour faire adopter le
projet de loi à l'Assemblée afin de s'épargner "des débats
sans fins" avec une partie de la majorité.
"Il faut montrer aux Français que ça va vite. Peut-on se permettre une semaine ou deux de débats alors que les Français pensent que la loi est déjà adoptée ?", argue l'entourage de Manuel Valls, où l'on "assume parfaitement le 49-3".
Selon une source socialiste, le recours à cet article, s'il reste une "défaite
collective", pourrait "arranger tout le monde": "les frondeurs n'auront pas à se
compter, ça libère un peu de temps parlementaire alors que l'ordre du jour est
extrêmement chargé et tout le monde est un peu fatigué d'avoir les mêmes débats
dont on n'arrive pas à sortir". Le président de la commission spéciale qui a examiné le projet de loi,
François Brottes (PS) estimait à l'issue des débats jeudi 11 juin que le travail de
celle-ci avait été "extrêmement ciselé" et "qu'il n'y avait plus beaucoup de
questions en suspens".
La nouvelle lecture a en effet permis aux députés de rétablir leur version
sur la plupart des points: libéralisation du transport par autocar, réforme du
permis de conduire, réforme des professions juridiques réglementées (notaires,
etc) pour autoriser une dose de liberté d'installation et tarifaire, etc...
autant de points sur lesquels la majorité de droite du Sénat était revenue en
arrière. Et à la toute fin des travaux, les rapporteurs socialistes et le gouvernement
sont parvenus à un compromis sur le plafonnement des indemnités prud’homales en
cas de licenciement abusif, la mesure la plus controversée parmi celles
annoncées mardi par Manuel Valls en faveur des TPE et PME.
Le recours au 49-3 permet de compléter le texte voté en commission par des
amendements que le gouvernement aura déposés ou acceptés. Le gouvernement pourrait ainsi en profiter pour supprimer la disposition
votée à la fois par l'Assemblée et le Sénat modifiant la loi Evin pour
distinguer publicité et information sur l'alcool. Ce ne serait pas encore la fin du processus parlementaire puisque le texte
repartirait au Sénat avant son adoption définitive par l'Assemblée lors de la
session extraordinaire de juillet.
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