Nicolas Sarkozy a passé plus de six heures mercredi 2 mars au Salon de l'Agriculture. Un record pour l'ancien président de la République qui n'avait jamais passé autant de temps au milieu des vaches. En effet, il n'était jamais resté plus de quatre heures au Salon. Mais visiblement, il s'est découvert une passion pour les vaches cette année. "La limousine" n'a plus de secret pour lui (La limousine, la vache bien sûr !) Non mais sérieusement Nicolas Sarkozy exagère !
Mercredi 2 mars, dans l'interview qu'il a accordée au journal Le Parisien-Aujourd'hui en France, Nicolas Sarkozy nous explique qu'il faut décréter l'état d'urgence agricole, il nous parle d'un plan Marshall pour la ruralité. Et là on se dit, tiens, Nicolas Sarkozy découvre donc que les agriculteurs ont besoin de baisse de charges et sont soumis à trop de normes...
Vous savez, il y a nom pour ça, ça s'appelle l'amnésie ! Il a oublié Nicolas Sarkozy que sa fameuse loi LME (loi de modernisation de l'économie) qui régit les rapports entre la grande distribution et les producteurs, elle a fait un mal fou aux éleveurs. Depuis cette loi, on leur a demandé des prix plus bas encore. Il a oublié que son plan d'endettement ne les a pas aidé. Non au contraire, ce plan a surendetté les éleveurs.
Quand l'ancien président assène que sous le quinquennat de François Hollande, notre agriculture est passée du 3e au 5e rang mondial, on se dit qu'il a vraiment perdu la mémoire. Selon la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, notre agriculture a commencé à reculer en 2003. C'est là que l'on est rattrapé par les Pays- Bas.
Dans la deuxième année du mandat de Nicolas Sarkozy, c'est l'Allemagne qui nous rattrape, puis en 2010, c'est le Brésil. Ce qui veut dire que c'est durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que nous sommes passés de la 3e à la 5e place. Tout ça n'exonère pas l'impuissance de François Hollande vis-à-vis de l'Europe qui est le point crucial si on veut sortir de la crise, mais Nicolas Sarkozy devrait éviter de faire comme s'il n'avait jamais été aux affaires.
Et c'est pareil sur la loi Travail. Le 2 mars, l'ancien président nous dit que la loi El Khomri sur le Code du travail "c'est la montagne qui va accoucher d'une souris". Il a peut-être raison. Mais, ce projet de loi, qui va probablement être dénaturé compte tenu de la contestation à gauche, il va plus loin que tout ce que Nicolas Sarkozy a fait quand il était président. Dans son interview, il nous dit qu'il va falloir autoriser le référendum en entreprise : c'est dans le texte El Khomri. Nicolas Sarkozy n'avait même pas osé en rêver à l'époque.
Il y a 20 parlementaires de droite qui ont signé une pétition pour dire que si le projet de loi restait en l'état ils le voteraient. il y a même le Medef qui applaudit. Ce que je veux dire, c'est que Nicolas Sarkozy préfère faire un procès d'intention sur ce que risque de devenir ce projet de loi, plutôt que de reconnaître que ce texte va au-delà de ce que lui a proposé.
Il ne faudrait pas que le nouveau Sarkozy, futur candidat, se fasse prendre à rebours du Sarkozy ancien président. Mais c'est le problème quand on a un bilan.
Je vous avais dit que Vincent Peillon, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, était sur le point de publier un polar : une intrigue autour des multinationales, du blanchiment d'argent. Le projet verra le jour début avril mais ce que je ne vous avais pas dit c'est que petit à petit Vincent Peillon renoue avec la vie politique. Il a vu François Hollande avant sa tournée en Polynésie et Manuel Valls en début de semaine. Il s'est rapproché d'Anne Hidalgo. Il se murmure qu'après 2017, Peillon pourrait être un acteur de la recomposition du PS.
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