Malgré la mauvaise humeur, le Congrès des maires est resté courtois lorsque le Premier ministre a pris la parole, mardi 21 novembre. Les édiles, qui doivent se serrer la ceinture depuis deux ans, reprochent au gouvernement de leur demander un nouvel effort de 13 milliards d'euros pendant les cinq années à venir. "Emmanuel Macron n'avait parlé que de 10 milliards pendant sa campagne", rappelle pourtant Alain Duhamel.
Pour ne rien arranger, la suppression des contrats aidés est "très mal passée", à l'instar de la baisse des APL pour les locataires de logements sociaux. Il y a également un sentiment de "marginalisation" et d'"abandon" qui règne chez les maires de petites communes. Quant aux édiles de grandes villes, ils ont l'impression de ne pas avoir été pris en considération.
"Au fond, Emmanuel Macron s'était présenté pendant sa campagne comme un girondin décentralisateur", analyse l'éditorialiste, qui explique que les maires le qualifient plutôt, à la lumière des faits, de "jacobin recentralisateur". Or l'exécutif devrait prendre la fronde des édiles au sérieux, car ils constituent une force d'opposition dangereuse.
"Je dirai même que c'est peut-être aujourd'hui [l'opposition] la plus dangereuse", prévient Alain Duhamel. D'abord de part leur nombre, car avec 35.000 maires et 500.000 conseillers municipaux, "c'est le plus important des corps intermédiaires et celui qui est le plus proche de la population", explique l'éditorialiste.