Un fait historique. Pour la première fois, des nationalistes corses font leur entrée au palais Bourbon. Trois sièges de députés, sur les quatre circonscriptions que compte la Corse, ont été remportés par Paul-André Colombani, Michel Castellani et Jean-Félix Acquaviva, tous trois membres de la coalition autonomiste et séparatiste Pè a Corsica (littéralement "Pour la Corse"). Seule la première circonscription de la Corse-du-Sud n'a pas été touchée par la vague autonomiste qui a gagné l'île de Beauté. "On s'attendait à un ou deux sièges, pas forcément trois", reconnaît l'un d'eux, Jean-Félix Acquaviva.
Et d'après Jean-Félix Acquaviva, bras droit du président indépendantiste du Conseil exécutif corse, Gilles Simeoni, un fait historique pourrait bien succéder à un autre. "On voudrait constituer un groupe parlementaire, révèle le député de la deuxième circonscription de Haute-Corse à RTL.fr. Je pense que ce n'est pas impossible". Il affirme être déjà en contact avec plusieurs députés. Parmi eux, des ultramarins de Martinique et de Polynésie notamment, mais aussi des élus de Bretagne : "On a déjà pris des contacts. (...) On n'est pas les seuls autonomistes ou régionalistes".
Pour former un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, 15 députés sont nécessaires. Ce qui semble pour l'heure hors de portée. Le seul député élu à l'Assemblée nationale portant ouvertement des aspirations autonomistes à l'heure actuelle - outre les trois députés corses - est Moetai Brotherson, un indépendantiste polynésien qui va également faire sa première rentrée dans l'hémicycle. Si l'alliance entre des nationalistes de plusieurs régions pourrait sembler surprenante, Jean-Félix Acquaviva juge qu'elle est naturelle. "Finalement, nos démarches convergent", assure-t-il.
En œuvrant à l'accomplissement de cet objectif, les trois députés corses comptent porter haut les couleurs du drapeau insulaire au palais Bourbon et confirmer la nouvelle ère du nationalisme corse, amorcée en 2010 et parachevée avec la victoire des indépendantistes aux élections régionales de 2015. Si les trois élus veulent avant tout servir les intérêts du peuple corse, Jean-Félix Acquaviva tient à souligner que leur nationalisme est différent de celui porté par le Front national (FN).
Assurant qu'ils seront présents pour donner leur avis sur les lois générales, le parlementaire voudrait remettre à l'ordre du jour la reconnaissance d'un statut particulier de la Corse dans la Constitution française, afin que le gouvernement insulaire puisse rapatrier des compétences notamment législatives, fiscales et en matière d'urbanisme. Pour l'instant, ils se sont toujours heurtés à un refus.
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