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Le plan Cazeneuve pour l'islam de France

Le ministre de l'Intérieur a présenté ce mercredi en Conseil des ministres son projet sur la représentativité de l'islam de France, deuxième religion de l'Hexagone.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 13 février 2015
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 13 février 2015
Crédit : AFP
Benjamin Hue & Thomas Prouteau
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Sept semaines après les attentats, le gouvernement présente ce mercredi 25 février de nouvelles pistes pour améliorer le dialogue avec l'islam, deuxième religion de France, en proie à une problème récurrent de représentativité. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dévoilé en Conseil des ministres un plan d'action articulé autour du dialogue avec la communauté musulmane, la sécurité des lieux de culte et la formation des imams.

Favoriser la formation des imams

À défaut de pouvoir imposer une formation aux cadres de l'islam, le maître-mot du plan Cazeneuve est d'insuffler une dynamique. Le gouvernement va étendre le nombre de facultés qui proposent des diplômes universitaires pour inciter les imams, Français et étrangers, à effectuer un cursus de formation civile et civique. Douze universités, contre six aujourd'hui, proposeront ainsi un enseignement mettant l'accent sur l'histoire des religions, la sociologie comparée des religions et les règles démocratiques en vigueur dans la République (le droit d'association, la liberté d'expression...).

Des partenariats vont aussi être noués avec les trois instituts de formation théologique privés (Niève, Saint-Denis et Paris) pour qu'ils envoient des étudiants. Sur la base du volontariat, ces formations viseront tout particulièrement les aumôniers pénitentiaires (au nombre de 180 seulement) et les imams. Mais il n'est pas question de les imposer. La loi 1905 de séparation de l'Église et de l'État l'interdit. Les contrôles vont également être renforcés dans les trente écoles confessionnelles ou établissements musulmans hors contrats afin de veiller au respect de la moralité, de l'hygiène et la conformité de l'enseignement avec la Constitution.

Améliorer la représentation de l'islam

L'autre grand volet du plan Cazeneuve consiste à améliorer la représentativité du culte musulman en France. La communauté musulmane compte entre 4 et 5 millions de personnes, mais son instance chargée de la représenter auprès des autorités, le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003 sous la houlette du ministre de l'Intérieur de l'époque Nicolas Sarkozy, est régulièrement accusé de faillir à cette mission. Une consultation nationale sur l'islam de France va être lancée prochainement avec l'objectif de faire émerger une nouvelle instance de dialogue entre l'État et les musulmans

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Celle-ci chapeauterait le CFCM, où les rivalités internes ont bloqué tout débat, notamment sur l'abattage rituel et la formation des imams. Constituée de personnalités indépendantes, d'intellectuels, de recteurs de mosquées et de tous les musulmans désireux d'y participer, cette instance sera chargée d'impulser les débats en amont. Une première réunion sur le sujet doit se tenir avant le 17 juin et le début du prochain ramadan. Une fondation de l'islam de France devrait également être mise en place pour renforcer le rayonnement de la culture musulmane.

Garantir la sécurité des lieux de culte

Alors qu'une flambée des actes islamophobes a été observée depuis les attentats qui ont frappé la France au début du mois de janvier, le gouvernement souhaite garantir aux musulmans que le vivre-ensemble prôné au plus haut sommet de l'État s'adresse aussi à eux. Des moyens supplémentaires en faveur de la sécurité des lieux de culte. 1.000 mosquées sont déjà sont surveillance. Le gouvernement va soutenir financièrement la mise en place de nouveaux équipements, notamment la vidéosurveillance, en métropole et en outre-mer. Avec une ambition affichée, aider l'islam à mieux s'insérer dans la République sans empiéter sur la liberté de culte.

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