Le FN veut modifier le règlement de l'Assemblée nationale pour se faire entendre
Le Front national espère constituer un groupe parlementaire avec 10 députés.

Plus encore que le score décevant de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, le faible nombre de députés élus à l’issue des élections législatives de juin dernier représente la plus grosse déconvenue du Front national depuis de longues années. Le parti cofondé par Jean-Marie Le Pen est passé de deux à huit députés dans l’hémicycle. Mais sans groupe parlementaire, dont le seuil est fixé à 15 députés, le petit groupe frontiste peine à exister à l’Assemblée.
Selon les informations du Parisien, le député FN Sébastien Chenu (Nord) compte déposer une proposition de résolution visant à abaisser le seuil réglementaire à dix députés lors de l'ouverture de la prochaine session parlementaire le 25 septembre.
"On nous a reproché de n'avoir pas été assez visibles lors de la précédente session. Mais, s'il ne fait pas partie d'un groupe, un député a des possibilités d'expression et d'action extrêmement limitées", regrette Sébastien Chenu.
Des députés frontistes très peu en vue
En effet, certains parlementaires frontistes comme Louis Aliot et Bruno Bilde, n’ont encore jamais pris la parole comme le relève Nos députés, un site qui scrute l’activité des élus du Palais Bourbon. Il faut toutefois remarquer que la députée Emmanuelle Ménard se démarque en ayant pris 49 fois la parole. Mais les compagnons d’armes de Robert Ménard et Sébastien Chenu espèrent qu’un seuil de dix députés leur permettra de rallier deux élus à leur cause pour constituer un groupe parlementaire, et par conséquent obtenir plus facilement la parole à l’Assemblée.
Si le seuil fatidique se situe déjà à 10 élus au Sénat, la requête de Sébastien Chenu auprès de l’administration de l’Assemblée n’est pas certaine d’aboutir. Le nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe parlementaire avait déjà été abaissé de 30 à 15 députés en 2012. Selon Le Parisien, qui cite l’entourage de François de Rugy, le président de l’Assemblée ne serait pas totalement réfractaire à une telle demande.