Il s'agit peut-être du principal atout de François Hollande depuis le début de son quinquennat. Arrivé à mi-chemin de son mandat, le chef de l'État a obtenu quelques réussites sur la scène internationale, en y faisant entendre la voix de la France. Les difficultés à rassembler au niveau européen restent toutefois le principal problème de sa politique étrangère.
Sa décision d'envoyer des troupes françaises au Mali en janvier 2013 dans le cadre de l'opération Serval est l'un des exemples des décisions soutenues par l'opinion publique. Selon un sondage publié en avril 2013, 64% des Français ont approuvé le chef de l'État. La situation reste toutefois compliquée, un soldat français ayant perdu la vie dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014.
S'il décide de livrer des armes aux Kurdes dans le nord de l'Irak, organise la conférence internationale contre l'État islamique et décide de frappes aériennes en Irak, François Hollande est moins soutenu sur ce dossier. Des personnalités de l'opposition, prêtes à le suivre sur le dossier malien, se sont prononcés contre sa gestion du dossier. "Nous savons par l'expérience que (...) ces frappes militaires, ne peuvent pas donner le résultat que nous espérons : l'éradication d'un groupe terroriste. Toute l'expérience depuis une décennie, je dirais même depuis 50, 60 ans, c'est qu'au contraire, que cela alimente le terrorisme", affirme notamment Dominique de Villepin.
Concerné par les dossiers sensibles du Moyen et du Proche-Orient, François Hollande appelle également l'Europe à s'engager dans le processus de paix du conflit israélo-palestinien et de soutenir les autorités libyennes, sous peine de voir le terrorisme prospérer dans cette partie du monde.
François Hollande pâtit toutefois de grandes difficultés sur la scène européenne. S'il est un grand défenseur de l'Europe, le président de la République doit faire face aux difficiles discussions avec l'Allemagne, notamment sur le plan économique. L'opposition "relance-austérité" complique grandement la relation qu'entretiennent le chef de l'État et Angela Merkel, la chancelière allemande.
Le conflit ukrainien a également mis en lumière les difficultés de coordination des différents chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne. Face à un Vladimir Poutine difficile à recadrer, les dirigeants européens font grise mine et Nicolas Sarkozy de profiter de l'occasion pour tacler son successeur sur le plateau du JT de France 2, le 21 septembre dernier : "J'ai entendu dire que François Hollande avait des contacts
indirects avec Vladimir Poutine. Pourquoi ne l'appelle-t-il pas directement pour
lui dire : je ne suis pas d'accord ?"
François Hollande garde toutefois une bonne image auprès des commentateurs étrangers, plutôt enclins à le considérer comme plus souple et moins brutal que Nicolas Sarkozy. Son art de la synthèse, tant décrié dans l'Hexagone, est donc son principal atout à l'international.
"Depuis le Mali, son point fort est la politique étrangère. On se
souvient de l'accueil historique de Bamako après l'intervention
française contre les rebelles islamistes", estime, par exemple, l'éditorialiste sénégalais Hamidou Anne, dans les colonnes de Courrier international. Ses détracteurs lui reprochent, en revanche, de suivre la politique américaine de manière trop systématique.
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