L'avocat de la société de communication Bygmalion a dénoncé ce lundi 26 mai une "affaire des comptes de campagne" de Nicolas Sarkozy et a évoqué un système mis en place "à la demande de l'UMP" pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat. Des perquisitions étaient d'ailleurs en cours, à 18 heures, au siège de l'UMP et chez Bygmalion.
Evoquant des "fausses factures" puis de "vraies fausses factures", Me Patrick Maisonneuve a estimé à "plus de dix millions d'euros" les sommes litigieuses. Selon lui, des prestations liées aux meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 étaient "indûment" imputées à des conventions facturées à l'UMP.
Cette affaire "pose un problème quant à la sincérité des comptes de campagne" de Nicolas Sarkozy, a estimé Me Maisonneuve. Avant même l'affaire Bygmalion, les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel en raison d'un dépassement du plafond de dépenses. Le parquet de Paris avait par ailleurs ouvert à l'automne une enquête préliminaire sur le meeting de Toulon le 1er décembre 2011, organisé avant l'entrée officielle du président de l'époque dans la course à sa réélection mais dont les Sages avaient estimé qu'il aurait dû être imputé aux comptes de campagne.
Me Maisonneuve a expliqué que les responsables de Bygmalion, dont il a demandé qu'ils soient entendus par la justice, assumeraient leurs responsabilités. Mais "on lui a imposé ce schéma", a-t-il dit. "Ce qui a été facturé sous le libellé 'conventions', ce sont les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy", a ajouté l'avocat qui a réfuté qu'il se soit agi de l'"affaire Bygmalion". "Je pense que c'est plutôt l'affaire des comptes de campagne" du candidat Sarkozy.
"À la demande de l'UMP, la société Bygmalion a été amenée a établir des factures qui ont été imputées à l'UMP alors qu'elles auraient dû l'être à l'association de financement de la campagne du candidat Sarkozy", a-t-il insisté. Il a indiqué ne pas savoir si Nicolas Sarkozy ou l'actuel président de l'UMP Jean-François Copé étaient au courant de ce schéma.
"Il appartient à l'UMP et aux responsables de la campagne de dire ce qui c'est réellement passé", a-t-il poursuivi à la veille d'un bureau politique du parti de droite. "Que les responsables politiques disent clairement qui a fait quoi et quand (...), qu'ils aient le courage politique de le faire", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur les responsables qui ont mis en place ce système destiné à soustraire des dépenses des comptes de la campagne, l'avocat a refusé de répondre, ajoutant "tout le monde le sait très bien" parmi les responsables de la campagne.
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