"Pour l'instant, je ne souhaite pas la victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017". Cette fois, la rupture est consommée entre Jean-Marie Le Pen, suspendu lundi du Front national, et sa fille.
Dans une interview au vitriol à Europe 1, le fondateur du parti multiplie les piques contre la présidente du FN. "Si de tels principes moraux devaient présider à l'État français, ce serait scandaleux", après sa "trahison" à son égard, déclare l'eurodéputé.
Souhaite-t-il sa victoire en 2017 ? "Pour l'instant, non". Il juge Marine Le Pen "un peu pire" que l'UMP et le PS, "parce que l'adversaire vous combat de face, là il vous combat de dos".
Celui qui a dirigé près de 40 ans le Front national assure par ailleurs que sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen "a retiré sa candidature mais je ne sais pas si ce sera durable". La députée du Vaucluse doit être tête de liste de son camp aux régionales de décembre en PACA. Pour l'heure, elle ne s'est pas exprimée sur la suspension de son grand-père.
J'ai honte qu'elle porte mon nom
Jean-Marie Le Pen
Dans cette interview, Jean-Marie Le Pen a des mots très violents pour sa fille. "J'ai honte que la présidente du Front national porte mon nom, assène-t-il, et je souhaiterais d'ailleurs qu'elle le perde le plus rapidement possible. Elle peut le faire soit en se mariant avec son concubin, soit peut-être avec M. Philippot ou avec quelqu'un d'autre".
À la question : "Répudiez-vous votre fille ?", le fondateur du FN répond sans détour : "tout à fait !"
Dans une autre interview diffusée par RMC, Jean-Marie Le Pen se déchaîne contre le bureau exécutif qui l'a suspendu par sept voix contre une. Il y voit "une assemblée de stipendiés, de courtisans, un peloton d'exécution, avec les sept mercenaires".