Il s'agit d'un pesticide soupçonné d'être cancérigène. Le glyphosate, principe actif de l'herbicide "Roundup", pourrait être autorisé par la Commission européenne dans les mois à venir. Face à cette situation, l'association Génération Future lance une pétition adressée à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.
"Alors que la France s’était jusqu’à présent clairement positionnée contre la ré-homologation du glyphosate ces années passées, le nouveau gouvernement français n’a toujours pas fait connaître sa position ! Pourquoi ce silence ?", interroge l'organisation, qui accuse les autorités européennes de nier "cette dangerosité". Aujourd'hui, la France interdit l'utilisation du glyphosate, chaque État membre gardant le droit d'autoriser ou son utilisation. Mais Génération Future insiste : "La position de la France pèsera lourd dans le choix final de l'Europe !".
La question du glyphosate divise politiques et scientifiques depuis plusieurs années. Les travaux de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) prouvent que le glyphosate n'est pas cancérogène. Un rapport du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) - dépendant de l'OMS - conclut, lui, qu'il présente des risques "probables". Au niveau européen, les études ont conclu que le glyphosate n'était pas cancérigène pour l'homme. En 2015, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) jugeait même cette éventualité comme "improbable".
Face à ces résultats contradictoires, l'Agence Nationale de sécurité sanitaire (ANSES) française se montre prudente. Dans son avis rendu en février 2016, elle estime qu'une "classification en catégorie 2 (substances suspectées d'être cancérogènes pour l'homme) peut se discuter" sans considérer que le glyphosate est véritablement dangereux. Ségolène Royal, alors ministre de l'Écologie, n'attend pas le résultat de l'étude et demande à l'agence de retirer toutes les "autorisations de mise sur le marché des herbicides contenant du glyphosate", par mesure de précaution.
En juin 2016, la Commission européenne avait déjà été amenée à voter sur l'autorisation du glyphosate. Mais, faute d'entente entre les États membres, le glyphosate est resté autorisé dans l'Union européenne et ce jusqu'au moins la fin de l'année. Une proposition de renouvellement de cette autorisation doit être votée d'ici-là par les pays membres. Génération Future souhaite faire pencher la balance en faveur de la position adoptée jusqu'à présent par la France, et interdire le glyphosate. La pétition de l'organisation a à ce jour recueilli près de 15.000 signatures.
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