"C’est un contre-sens historique que la France aille voter pour le glyphosate, même pour trois ans." C’est avec ces mots que Ségolène Royal s’est catégoriquement opposée au potentiel renouvellement de la licence de l’herbicide controversé, dimanche 5 novembre sur RTL. Invitée du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, l’ancienne ministre de l’Environnement a affirmé que la France, qui semble prête à voter pour un renouvellement de quatre ans maximum, a le pouvoir de faire pencher la balance à l’échelle européenne.
"La France doit voter contre la réautorisation", a assuré Ségolène Royal, avant de poursuivre : "Si la France bascule (…) d’autres pays peuvent dire (…) ‘On peut basculer aussi’ (…). Ce que fait la France est regardé." Classé "cancérogène probable", la produit fait naître le débat parmi les pays membres de l'Union européenne et au sein même du gouvernement: Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, défend un renouvellement pour trois ans tandis que Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, penche pour cinq à sept ans afin de laisser le temps aux agriculteurs de s'adapter.
Si vous n'êtes pas ferme (...) c'est toujours les pollueurs qui ont gain de cause
Ségolène Royal, au sujet du glyphosate
Pour l’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, les agriculteurs ont eu tout le temps de s’organiser avant la disparition du produit : "Les chimistes qui ont mis le glyphosate sur le marché, il y a 10 ans que la Commission européenne leur a donné une autorisation pour 10 ans. Donc ils savaient parfaitement que ça allait s’arrêter. Si à un moment vous n’êtes pas extrêmement ferme sur le maintien des échéances, c’est toujours les pollueurs qui avoir gain de cause."
Les conseils de l'ancienne ministre de l'Écologie n'ont pas convaincu Nicolas Hulot. Quelques jours plus tard, à l'antenne de BMFTV, il répond : "Ségolène Royal me demande de rester ferme : mais qu'est-ce que je fais depuis des semaines? Je passe mon temps au téléphone avec mes homologues européens. La France a la position la plus ferme ! Merci du conseil mais je n'en ai pas besoin pour être ferme. Je ne fais aucune concession sur la santé".
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