C'est une "Le Pen", mais pas seulement. À 24 ans, Marion Maréchal-Le Pen a conquis les suffrages des militants du Front national, surfant sur les fondamentaux du parti autant que sur son capital familial. Sa tante Marine Le Pen croyait à sa première place au Comité Central du parti : "C'est une jeune femme, députée, courageuse, compétente, et elle a une qualité supplémentaire : elle s'appelle 'Le Pen'".
Lancée dans le bain de la politique lors des régionales de 2010, elle a pris une nouvelle dimension depuis son arrivée au Palais-Bourbon où elle joue la bonne élève en contraste avec son voisin agitateur autoproclamé, le député du Gard Gilbert Collard.
Chez les frontistes, c'est presque l'unanimité : "Elle est épatante, c'est une surdouée", dit d'elle Marine Le Pen. Au siège du Front national à Nanterre, elle se fait entendre "avec un côté cash mais sans coups tordus", résume un ténor. Celle qui a "lavé l'affront" en étant élue à Carpentras est un atout dans le jeu de sa tante. "Marine est une chef de guerre, Marion un dédiabolisant hyper-puissant", analyse un cadre.
Élue dans le Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen a rappelé encore jeudi 27 novembre ses doutes sur le remboursement intégral de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et a pris la tête des cortèges du Front national lors de la "Manif pour tous". En économie, elle goûte moins à l'État-stratège de l'ex-chevènementiste Florian Philippot qu'à la liberté des entrepreneurs. Revenir à une monnaie nationale ? "J'en suis de plus en plus convaincue", dit-elle.
C'est peut-être pour ce positionnement libéral-conservateur qu'un ténor de l'UMP pense que "95% de nos électeurs pourraient voter pour elle". Mais ces "nuances", comme elle dit, ne la confinent pas systématiquement au cercle des "tradis" du parti. Comme Florian Philippot, elle dit non à la peine de mort alors que sa tante et son grand-père sont pour.
Au sein du parti, elle essaie de "mettre en avant ces sujets qui (lui) tiennent à cœur" et certains y voient un moyen de contrebalancer l'influence de l'élu de Forbach. La députée ne devrait toutefois pas avoir de nouvelle fonction majeure dans le futur organigramme, selon plusieurs sources, elle qui était pourtant intéressée par "une vice-présidence thématique".
Malgré le peu d'appétence pour les micros et les tribunes, elle dit modestement s'être "un peu aguerrie" depuis deux ans. Quant à sa relation avec Marine Le Pen, un proche de l'élue du Vaucluse tranche : "Elle ne s'opposera jamais à sa tante. Et inversement".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.