Ils avaient pourtant prévenu. La vice-présidente du FN Marie-Christine Arnautu a été suspendue de sa fonction de membre du bureau exécutif pour une durée de quinze mois. À l'approche du 1er mai 2016, une scission historique était apparue dans les strates de l'extrême droite. Cette année, tandis que le camp frontiste, rassemblé autour de Marine Le Pen, a délaissé la traditionnelle place des Pyramides pour un banquet à la Villette (XIXe arrondissement de Paris), Jean-Marie Le Pen, orphelin de parti, s'était recueilli devant la statue de la Pucelle, place des Pyramides.
Les cadres du FN l'avaient annoncé, les membres du parti n'avaient pas leur place au côté de Jean-Marie Le Pen. Ceux qui braveraient l'interdiction de se rendre à l'hommage du Menhir se verraient exclu du parti. Deux mois plus tard, Marie-Christine Arnautu a trahi son camp en accompagnant Jean-Marie Le Pen contre la volonté de la direction du FN. La sanction est irrévocable. La décision a été annoncée lundi 11 juillet, après une réunion du bureau exécutif.
"Je trouve toujours cette sanction profondément injuste, mais j'en prends acte", a réagi l'eurodéputée auprès de l'AFP. Inquiétée dès après le 1er mai, Marie-Christine Arnautu avait refusé de démissionner, considérant qu'elle n'avait fait "aucune faute politique ni fait preuve de déloyauté envers Marine Le Pen". Visé par le FN pour les même raisons, l'eurodéputé Bruno Gollnisch avait, lui, proposé sa démission, refusée par Marine Le Pen en signe de seconde chance.
Marie-Christine Arnautu pourrait retrouver sa fonction fin 2017. Toutefois, cette échéance pourrait coïncider avec le renouvellement des instances dirigeantes du FN, prévu à l'automne 2017 ou à l'hiver 2018 ; le cas échéant, l'eurodéputée ne retrouverait pas nécessairement son poste.
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