La justice a donné raison mercredi 8 juillet à Jean-Marie Le Pen. Le patriarche de la famille Le Pen est donc toujours adhérent du Front national, toujours président d'honneur du parti, alors que sa fille voulait tourner la page. Retour vers le futur ? En fait, on hésite plutôt entre Papy fait de la Résistance, l'Emmerdeur ou le Tonton Flingueur. En tout cas à 87 ans, il sait toujours se servir de la justice.
Il n'est pas avocat comme sa fille Marine. Mais il n'a pas oublié qu'il avait été le président de la Corpo de droit à Assas, dans les années 50. Il a utilisé sa dernière arme, sa dernière cartouche. Il aura droit à un nouveau show, à une nouvelle scène, puisque le tribunal a annulé le congrès par courrier qui devait lui retirer son titre de président d'honneur. Cela implique que le Front national va devoir organiser un congrès physique. Sauf si l'appel formulé par le parti invalide la décision des juges.
Jean-Marie le Pen n'attend que ça : des projecteurs braqués vers lui, des micros et des caméras. Il a déjà prévu d'y prendre la parole, d'y dire ses quatre vérités. C'est une forme de baroud d'honneur pour lui. Même s'il y a quelque chose d'assez pathétique à voir le dernier tour de piste de ce vieil acteur qui n'aspire qu'à mourir sur scène.
La querelle se prolonge. Il y a un nouvel épisode dans la série. Mais la série touche à sa fin. Le désaccord politique s'est mué en duel juridique, mais la messe est dite. Politiquement, Jean-Marie le Pen a perdu. L'ancien patron du Front national a essayé de sauver les apparences en menant cette guérilla devant les tribunaux. Mais il n'y a plus de sujet "Jean-Marie Le Pen" pour les Français. Il y avait un sujet en 2002. Mais en 2015, il n'existe plus.
Alors, il ne se privera pas de se faire inviter dans les médias, d'accorder des interviews dans Rivarol pour remettre un euro dans la machine sur le "détail". Mais son pouvoir de nuisance, en réalité, est très limité.
Il est évident que Marine Le Pen a sous-estimé la roublardise de son père