François Hollande mise tout sur le dialogue social. Invité exceptionnel de #RTLMatin, ce lundi 19 octobre, le chef de l'État a tenu
à rassurer concernant la situation de tensions que connaît Air France. "Nous pouvons éviter les licenciements. Si les pilotes fonts les efforts nécessaires,
si la direction fait des propositions et si les personnels au sol sont aussi
conscients de certaines réalités. Chacun doit faire sa part du chemin, c'est ça
le dialogue social", a expliqué le Président à l'antenne de RTL. Il a aussi tenu à rappeler que la France était sur le
chemin de la reprise. "Nous allons faire 1,1% de croissance en 2015 (…) Toute
la politique que je mène avec Manuel Valls, c'est pour mettre plus de
croissance".
Tout au long de son interview, François Hollande a balayé
les sujets d'actualité en revenant sur l'accord signé par les syndicats et le patronat sur les retraites complémentaires, sur les élections régionales et la montée du Front national et sur les frappes sur les camps d'entrainement de l'État islamique en Syrie.
Ces sujets n'ont pas empêché le président de la
République d'adresser des remarques à Nicolas Sarkozy. Premier sujet : la
généralisation du référendum dans les entreprises. Le président des
Républicains avait annoncé, dans un entretien aux Échos, que le temps de
travail devait être "fixé" soit avec l'accord des partenaires sociaux
de l'entreprise, soit par un référendum au sein de l'entreprise. Si une
entreprise veut sortir des 35 heures, elle doit pouvoir le faire. Je pose une
condition : personne ne doit travailler plus et gagner moins".
François Hollande répond qu'un "référendum dans une
entreprise, c'est quand même plus difficile, ça ne peut pas être exclu, mais il
y a des pressions qui peuvent se faire. Ça se joue sur l'emploi, ça se joue sur
le salaire, ça se joue sur la promotion. Ça ne peut pas être une méthode qui
puisse être répétée". Il finit en adressant une remarque à son prédécesseur
: "Je ne discute pas des propositions d'un certain nombre de personnalités
au pouvoir".
Après s'être longuement exprimé sur la crise à Air France, François Hollande a précisé : "Je me souviens d'un de mes prédécesseurs qui avait parlé de 'patrons voyous', je n'ai pas utilisé cette expression". Cependant, cette expression de "voyous" a été employée par Manuel Valls, après les événements du 5 octobre dernier. Le Premier ministre avait promis des "sanctions lourdes" contre les "voyous" responsables et avait appelé les pilotes à la "responsabilité" dans la négociation du plan de redressement.
Interrogé sur sa visite des chantiers STX à Saint-Nazaire, François Hollande est revenu sur sa rencontre avec les syndicalistes. L'un d'entre eux avait refusé de lui serrer la main. "Un syndicaliste vient vers moi (…) Il préfère ne pas me serrer la main, je vais m'en aller ? Je vais prononcer une phrase, vous savez il y en a eu, qui pourrait également être regardée comme vulgaire ou grossière, sûrement pas". Le président de la République faisait ainsi référence à la phrase "casse-toi pauvre con", prononcée par Nicolas Sarkozy, à l'époque chef de l'État, lors du salon de l'agriculture, en février 2008.
À la question d'un auditeur sur les moyens accordés à la police et à la gendarmerie, François Hollande a répondu : "Je ne veux pas revenir sur le passé. Des crédits ont été supprimés pour la police et on en voit les conséquences, ces années, de 2007 à 2012, où des discours étaient tenus et où les actes ne suivaient pas".
Dernier sujet avec les retraites complémentaires. François Lenglet a souligné le fait qu'il existe toujours une différence entre les régimes spéciaux et les salariés du privé. À cela, François Hollande explique que "vous venez de confirmer qu'une réforme, celle qui nous a été présentée il y a six ou sept ans, n'a pas donc porté ses fruits ? Vous me le confirmez ? Donc les régimes spéciaux, dont on nous avait dit qu'ils avaient été réformés, n'ont pas modifié les mécanismes".
Nicolas Sarkozy n'a pas été la seule personne dans le viseur de François Hollande. D'une façon beaucoup plus subtile, le Président a adresse une remarque salée à Cécile Duflot. À l'antenne de RTL, le chef