"Moi je veux une école primaire qui transmette les valeurs et les savoirs fondamentaux. Je veux une école du respect et de l'autorité symbolisés par le port de l'uniforme", a lancé François Fillon lors de son discours à l'université d'été des Républicains, à la Baule, le 3 septembre. Celui-ci ne parle pas de "retour" de l'uniforme, puisque le vêtement, contrairement aux idées reçues, n'a jamais été imposé aux écoliers sous la IIIe ni la IVe République.
"L'uniforme n'a jamais existé. Il y a bien sûr eu des blouses, achetées par les parents, mais pas de blouses uniformes ni obligatoires. Cela, c'est une légende", explique Claude Lelièvre, historien, spécialiste de l'éducation. Certains lycées, collèges et lycées privés ou publics, possédaient toutefois leurs uniformes, mais des exceptions, davantage d'un patriotisme d'établissement, puis mai 68 est passé par-là.
Les écoliers d'un tiers des établissements de Martinique portent aujourd'hui l'uniforme, comme les élèves de certains maisons haut-de-gamme à l'instar des deux maisons d'éducation de la Légion d'honneur. Pour y accéder il faut être fille, petite-fille ou arrière-petite-fille de récipiendaire de la Légion d'honneur. Partout ailleurs, la règle est la liberté vestimentaire. En Europe, seul un pays, le Royaume-Uni, impose l'uniforme : pantalon pour les garçons, jupe pour les filles : une tenue à 250 euros en moyenne.
Ceux qui veulent instaurer l'uniforme évoquent un argument social : il s'agit de gommer les inégalités entre les enfants. Cela permet également de lutter contre le racket. Plusieurs députés Les Républicains avaient déposé une proposition de loi en janvier 2015 pour rendre obligatoire le port de l'uniforme, mais celle-ci a été retoquée.
Outre François Fillon, Éric Ciotti est également pour l'uniforme mais celui qu'il soutient ardemment, Nicolas Sarkozy, lui, ne l'a jamais revendiqué. Ceux qui ne veulent pas de l'uniforme affirment qu'il y aura toujours un moyen de détourner la tenue unique par des bijoux, des montres, ou le modèle du téléphone portable. De plus, certains estiment que la manière de s'habiller est importante dans l'affirmation d'une identité personnelle. Enfin, l'uniforme est jugé par ceux qui le refusent comme rétrograde et plus du tout adapté à notre époque.
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