François Fillon fait un carton en librairie. Le livre de l'ancien premier ministre, Faire, est sorti en librairie le 16 septembre dernier. Il a bénéficié d'un tirage de 58.000 exemplaires et selon son éditeur Albin Michel, quelque 52.000 exemplaires ont déjà été vendus. C'est d'autant plus surprenant qu'un livre politique ne fait pas recette en général. En moyenne, un ouvrage écrit par un politique c'est 3.000 exemplaires. Il faut remonter à Nicolas Sarkozy en 2006 avec Témoignages pour trouver un succès (plus de 260.000 exemplaires).
Il faut dire que François Fillon a tout fait pour accompagner la sortie de ce livre. On l'a vu dans Gala nous raconter sa "folle jeunesse". Il était face à Manuel Valls dans Des Paroles et des Actes sur France 2. Même son épouse Pénélope si discrète s'est prêtée au jeu dans Paris-Match. On n'a pas lésiné sur la couverture médiatique.
Mais qui l'eut cru ? Qui aurait pu croire que le taiseux Fillon se taille un tel succès, si vite ? Une semaine après sa sortie, il était quatrième dans le Palmarès L'Express- RTL. La semaine prochaine, dans ce même palmarès, le livre grimpe à la deuxième place. C'est un très bon livre qui se lit très facilement. Ce n'est pas rébarbatif, c'est fluide, c'est intelligent, c'est travaillé. On n'aime ou pas François Fillon, on est politiquement d'accord ou pas avec lui, c'est une analyse fouillée avec des épisodes très personnels.
Faire fait partie de ces livres qui marquent. Comme Libre, le livre que Nicolas Sarkozy avait écrit en 1999, en pleine traversée du désert. Il y avait tout dedans : le Sarkozy personnel, ses propositions, ses doutes. Dans l'ouvrage de Fillon, il y a tout aussi : ses projets, son tempérament, le Fillon tel qu'on ne le changera jamais.
C'est très bien de faire un succès en librairie, mais comment le traduire en succès politique ? C'est toute la question. Ce que l'on peut dire, c'est que ça doit sacrément lui faire du bien au moral (et c'est déjà pas si mal pour quelqu'un qui n’apparaît pas toujours épanoui). Ça doit lui faire du bien, parce qu'il est depuis des mois à la remorque des autres. Dans un coin de sa tête, il doit penser qu'il est peut-être le Hollande de 2017, le "monsieur 3%" devenu Président.
Maintenant on le sait, ses amis le disent : François Fillon doit montrer qu'il a envie. Il faut surtout qu'il donne envie. Pas seulement de lire ses livres, mais aussi de voter pour lui. Ce n'est pas une mince affaire.
Il se passe de drôles de choses à droite : et si les chiraquiens votaient Sarkozy ? On imaginerait plutôt qu'ils se rangent derrière Alain Juppé. Pas vraiment ! Tout cela est encore officieux, mais selon un chiraquien historique "ceux qui étaient au premier rang aux côtés de Jacques Chirac seront avec Nicolas Sarkozy (...) Tout a été fait pour Juppé, et il n'y a jamais eu un merci. Il n'a jamais voulu faire vivre l'héritage chiraquien". Alors "c'est peut être le fils préféré, mais pour nous, ce n'est pas le meilleur". Alain Juppé appréciera...
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