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FN : débats idéologiques et rivalités attendus au congrès

Ce week-end à Lyon, le Front national tient son congrès, l'occasion de mener divers débats idéologiques, voire d'observer certaines rivalités.

Le Front national tiendra son congrès à Lyon, le samedi 29 et le dimanche 30 novembre (archives).
Le Front national tiendra son congrès à Lyon, le samedi 29 et le dimanche 30 novembre (archives).
Crédit : ERIC FEFERBERG / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Si les frontistes font bloc autour de leur présidente Marine Le Pen, débats idéologiques comme rivalités de personnes ne seront pas absents du congrès du FN, samedi et dimanche à Lyon.

Dimanche matin, l'élection au comité central promet une lutte d'influence entre Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse, et Florian Philippot, eurodéputé. Tous ou presque pronostiquent la première place pour la dernière de la famille Le Pen. "C'est une jeune femme, députée, courageuse, compétente, elle a une qualité supplémentaire, elle s'appelle 'Le Pen'", a résumé sa tante. 

Maréchal-Le Pen contre Philippot

Les partisans de Marion Maréchal-Le Pen voient la patte de Florian Philippot dans son absence de la liste des intervenants au Congrès. Ce à quoi l'eurodéputé tranche : "Totalement faux". Si ce dernier bénéficie d'une forte exposition médiatique et a aussi travaillé le terrain, son gaullisme revendiqué pourrait l'handicaper chez les vieux militants.

Derrière ce scrutin, le futur organigramme du FN est en jeu. En cas de plébiscite, Marion Maréchal-Le Pen pourrait prétendre à une place dans le saint des saints du FN, le bureau exécutif. Vice-président du parti à 34 ans, Florian Philippot, "il est déjà en haut, qu'est-ce qu'il voudrait de plus ?" se demande de son côté un poids lourd du parti.

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Bourreau de travail de l'aveu général, le bras droit de Marine Le Pen dispose d'une influence importante auprès de sa patronne. Trop, regrettent plusieurs piliers, comme ce membre du bureau exécutif : "Il faut donner à 'Marine' un pluralisme de sources."

Débat idéologique : la théorie du "grand remplacement"

"Je regrette une chose, c'est que notre Congrès n'ait pas pour but de mettre à jour notre programme", a déploré Bruno Gollnisch. En effet, les débats idéologiques ne figurent pas au programme du week-end. Toutefois, nul doute que la lutte des places incarnera la lutte entre les différentes conceptions concurrentes, afin de prévaloir auprès de Marine Le Pen, avec 2017 en ligne de mire.

A l'image du "grand remplacement", par exemple. Ce concept de l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus établi qu'en France, la population blanche et chrétienne serait progressivement "remplacée" par une population musulmane issue d'Afrique noire ou du Maghreb. 

Mais Marine Le Pen voit "une théorie complotiste" dans ce concept, ouvertement repris par plusieurs responsables FN. "Pas une théorie, une réalité", a d'ailleurs certifié début septembre son conseiller aux affaires internationales, Aymeric Chauprade.

Débat économique : libéralisme contre souverainisme

La ligne économique est aussi en débat. Un cadre raille le "chaviste" Philippot. Et tous au FN ne font pas de la sortie de l'euro une priorité, demandant un recentrage sur les fondamentaux : immigration, insécurité, impôts.

Le FN propose un "colbertisme de bon aloi, mais il ne faut pas que ça aille au-delà, c'est certain", prévient Bruno Gollnisch, reflétant les divergences entre les plus libéraux comme Marion Maréchal-Le Pen, et les chantres de "l'Etat stratège", voulu par Florian Philippot.

Ce dernier croit à une synthèse sous l'égide de la présidente du FN : "il n'y a pas de souveraineté sans identité, pas d'identité sans souveraineté". "Tout le monde au FN défend la souveraineté de la France", assure aussi Marine Le Pen, ouverte toutefois à "des discussions sur la communication".

Est-ce que le FN ne trouverait pas avantage à ces "nuances", comme les euphémise Marion Maréchal-Le Pen, pour s'adresser à un électorat plus large ? Marine Le Pen le reconnaît implicitement : "Ca permet que chacun puisse se sentir représenté".

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