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En fin de campagne présidentielle, Marine Le Pen met un coup de barre à droite

En légère baisse dans les sondages, la candidate frontiste change de tactique et mise sur la défense de l'identité et le combat de l'immigration.

Marine Le Pen en meeting à Nantes dimanche 26 février 2017.
Marine Le Pen en meeting à Nantes dimanche 26 février 2017.
Crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Clarisse Martin
Clarisse Martin
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"Rendez-nous la France !", s'est exclamée Marine Le Pen, en meeting au Zénith de Paris, le 17 avril. Ce sont des thèmes qui tenaient à cœur du Front national (FN) version Jean-Marie Le Pen, l'un des fondateurs du parti à la flamme tricolore en 1972. Aujourd'hui, il semble que l'immigration et la question identitaire aient un peu disparus du discours officiel, en apparence. Preuve en est, la flamme tricolore n'existe plus et a été effacée à l'automne 2016 au profit d'une rose bleue. La stratégie de "dédiabolisation" menée par Marine Le Pen semble avoir porté ses fruits. 

Néanmoins, à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen "droitise" son discours et renoue avec les thèmes de prédilection du parti d'extrême droite. La candidate assiste à un léger essoufflement de sa campagne, et accuse une baisse moindre dans la courbe des intentions de vote. Elle est pourtant donnée en tête - ou en seconde position - à l'issue du premier tour du scrutin depuis plusieurs mois. Mais les jeux ne sont pas faits. À l'orée du premier tour du scrutin, quatre candidats - Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon - se battent dans un mouchoir de poche, selon les sondages. 


En meeting au Zénith de Paris, Marine Le Pen a durci son discours, puisant dans les thèses identitaires et sécuritaires chères à la pensée traditionnelle de l'extrême droite. "Avec moi, il n'y aurait pas eu Mohammed Merah. [...] Avec moi, il n'y aurait pas eu les terroristes migrants du Bataclan et du Stade de France" de novembre 2015, a-t-elle martelé, souhaitant rétablir les frontières et mettre en place un moratoire sur l'immigration légale. 

Une stratégie de dernier moment, qui serait plus tactique qu'idéologique

À l'antenne de RTL, ce mardi 18 avril, Marine Le Pen a annoncé vouloir rappeler la réserve militaire pour rétablir les frontières du territoire national. Des mesures qui semblent contrevenir à la campagne que la candidate a jusque-là menée. Mais qui sonnent comme une tentative de mobilisation de son camp, à quelques jours de l'échéance élyséenne. Pour le politologue Yves Sintomer, professeur en science politique à l'université Paris VIII, c'est une tactique qui peut porter ses fruits. "Cela semble une stratégie raisonnable pour le premier tour, mais plus difficile pour le second", explique-t-il à RTL.fr. Néanmoins, "cela laissera des marques."

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Pour le politologue, Marine Le Pen a pris acte de sa décote dans les sondages. Mise en confiance par les enquêtes d'opinion parues ces derniers mois, "elle a misé jusque-là sur le second tour", se sentant assurée d'être qualifiée pour cette manche-là. "Elle fait une campagne de premier tour au dernier moment", décrypte le professeur, qui note que la campagne de François Fillon, également très orientée à droite, pourrait siphonner de nombreuses voix à la candidature de la présidente du FN. "Il me semble qu'elle veut souder son camp dans une attitude ferme et combative", rajoute Yves Sintomer, après "l'aggiornamento qu'elle a entrepris avec la 'dédiabolisation'", couronnée par plus ou moins de succès. Une stratégie de dernier moment, qui serait plus tactique qu'idéologique.

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