Alain Juppé n'ira pas. Au lendemain du rassemblement d'électeurs de droite au Trocadéro pour soutenir François Fillon, qui a affiché sa détermination à rester dans la course malgré ses déboires judiciaires, le maire de Bordeaux a fait savoir qu'il ne comptait pas être candidat à la présidentielle. " Pour moi, il est trop tard ", a-t-il déclaré lors d'une déclaration à la presse très attendue, ce lundi à 10h30, organisée dans son fief. S'il reconnaît avoir "hésité" face au "nombreux appels" lancés en sa faveur au sein de la droite, Alain Juppé estime ne pas être en mesure de "rassembler" son camp et déplore le "gâchis" engendré par l'affaire judiciaire. Peu avant, Nicolas Sarkozy a proposé à Alain Juppé et François Fillon d'organiser une rencontre à trois pour "trouver une voie de sortie". Une nouvelle annonce intervenue à quelques heures de l'organisation d'un comité politique au sein des Républicains. Un rendez-vous très attendu dans les rangs des Républicains. Les poids lourds du parti ont ainsi réaffirmé leur soutien à François Fillon dans cette campagne présidentielle. Suivez le déroulement de cette journée :. 22h05 - Pour Alain Duhamel, éditorialiste de RTL, le retrait définition d'Alain Juppé est une décision "tout à fait prévisible en raison du choix de François Fillon et du jeu de Nicolas Sarkozy". "François Fillon est très affaibli personnellement et électoralement, mais il a tenté le tout pour le tout en réunissant ses partisans les plus fervents au Trocadéro". 21h33 - Alain Juppé aurait-il dû y aller ? Marc-Olivier Fogiel a interrogé ses interlocuteurs dans On refait le monde pour répondre à cette question . 21h04 - Invité de CNews, Nicolas Dupont-Aignan veut incarner le plan B tant évoqué par Les Républicains : "Je serais le plan B de la droite de François Fillon". 20h53 - De nombreuses personnalités politiques seront bel et bien présentes au Sénat demain, après un appel de Jean-Pierre Raffarin. Selon un journaliste du Figaro sur Twitter , Jean-François Copé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Virginie Calmels, Benoist Apparu, ou encore Hervé Mariton ont répondu favorablement à l'ancien premier ministre. 20h17 - Éric Ciotti évoque dorénavant François Fillon comme "le candidat incontesté et incontestable de toute notre famille politique". "Place à la campagne pour la victoire", a-t-il lancé sur Twitter avant d'évoquer le cas d'Alain Juppé : "Il sait très bien que sa candidature aurait davantage divisé que rassemblé". 19h46 - Le comité politique a renouvelé "à l'unanimité" son soutien à François Fillon. "Le comité politique, après un large échange, a renouvelé à l'unanimité son soutien à François Fillon", a déclaré Gérard Larcher, à l'issue de la rencontre d'une heure entre une vingtaine de ténors du parti. 19h35 - Selon une journaliste du Journal de Dimanche , François Baroin aurait laissé le champ libre à François Fillon : "La réponse t'appartient, tu es notre candidat". 18h54 - Invité de RTL, Jean-Christophe Lagarde déplore la position de François Fillon : "Tout le monde a pu constater l'obstination de François Fillon à être candidat malgré son incapacité aujourd’hui à rassembler et à gagner l'élection présidentielle. Cette situation elle rend triste beaucoup de gens de droite et du centre. François Fillon ne parvient à rassembler ni les centristes, ni les juppéistes, ni les lemairistes, ni les sarkozystes... Bref il ne parvient à rassembler que les fillonnistes". 18h21 - Pour Gérard Larcher, François Fillon a "mis fin aux hésitations". "Le débat est clos", assure le président du Sénat. 18h19 - Devant le comité politique des Républicains, François Fillon dément toute solution : "Il n'y a pas de plan B. Il s'est également dit "prêt à la rencontre avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé" . "Il est temps maintenant que chacun se reprenne et revienne à la raison" car "nos électeurs ne pardonneraient pas à ceux qui entretiennent le poison de la division", a également affirmé le candidat. 18h05 - Quelques minutes avant le début du comité politique, François Fillon a publié sur Twitter une vidéo pour remercier les personnes présentes dimanche au Trocadéro. 18h00 - Le comité politique des Républicains se réunit, avec 24 heures d'avance, dès maintenant. L'occasion pour eux "d'évaluer la situation" alors que François Fillon continue de faire front malgré les désistements de nombreux soutiens et la pression judiciaire. 17h25 - Les juppéistes devraient se réunir mardi au Sénat, selon les informations du Figaro . L'initiative a été lancée par Jean-Pierre Raffarin pour faire un point sur la situation alors que leur "poulain" a définitivement renoncé à se présenter à l'élection présidentielle. "Nous allons évoquer la suite. On veut peser sur la campagne pour éviter cette radicalisation, dans les mots et dans la forme, que nous constatons aujourd'hui", a expliqué un des élus conviés. Toujours selon le quotidien, les députés Benoist Apparu et Edouard Philippe, la sénatrice Fabienne Keller, le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne ou encore les anciens porte-parole Pierre-Yves Bournazel et Maël de Calan devraient être présents. 16h55 - Dans le cadre du grand oral de la Confédération des petites et moyennes entreprises, Emmanuel Macron a réagi à la déclaration d'Alain Juppé. "Le théâtre auquel on assiste depuis plusieurs jours ne me concerne pas et ne changera rien à la vie des entreprises. Moi je me suis lancé dans cette campagne présidentielle avant les primaire de gauche et de droite, en disant que je n'y croyais pas - il sont en train de démontrer les uns et les autres que j'avais raison - et que peu m'importait que le candidat qui en sorte". 16h09 - Éric Ciotti conteste fermement les premiers échos qui sont faits dans les médias au sujet de la réunion des proches de Nicolas Sarkozy. 15h50 - Voilà que le nom de Valérie Pécresse est désormais cité. Mais cela apparaît hautement improbable. Dans une interview à 20 Minutes , la sénatrice Fabienne Keller estime que l'ancienne ministre pourrait être un bon recours. "Elle pourrait devenir candidate, elle a l'expérience avec l'Île-de-France", déclare-t-elle, en appelant à "faire gagner la France et pas un candidat". 15h00 - Pendant ce temps, François Fillon a défendu ses propositions économiques lors d'un colloque de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) réunissant des centaines d'entrepreneurs. "Il faut partir des besoins des entreprises, il faut partir de vos propositions", leur a déclaré le candidat, chaleureusement applaudi à son arrivée dans la salle selon les constatations de l'AFP. Avec un programme qui propose une baisse de 100 milliards d'euros des dépenses publiques, François Fillon a martelé qu'il fallait "alléger les contraintes fiscales et sociales qui pèsent sur les entreprises". Le candidat de la droite a promis la fusion du CICE et des allègements de charge en un seul dispositif, de supprimer l'impôt sur la fortune ou de "lever le verrou des 35 heures". 14h15 - Si les sarkozystes font actuellement pression sur François Fillon, au vu des dernières informations, l'une des sources citées par l'AFP tient à préciser qu'il est "exclu très clairement" que Nicolas Sarkozy décide de se relancer dans la course à la présidentielle . Une chose est sûre : l'ex-chef de l'État manœuvre en coulisses avec ses fidèles lieutenants. Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, Brice Hortefeux, Éric Ciotti, François Baroin, Christian Estrosi et Luc Chatel étaient ainsi réunis ce matin autour de l'ancien Président. 13h45 - Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI qui ne soutient plus François Fillon, estime que Les Républicains doivent "changer de candidat" pour espérer s'imposer le 7 mai. Le député-maire de Drancy considère que François Fillon "ne rassemble plus personne". 13h04 - Valérie Pécresse, sur son compte Facebook, explique pourquoi elle "continuera à faire campagne" derrière la candidature de François Fillon, même si elle met l'accent sur "le projet" plutôt que sur la personne. "François Fillon a pris hier soir sa décision. Alain Juppé qui aurait pu être un recours en a (...) tiré toutes les conséquences. Aujourd’hui, parce que l’avenir de la France doit passer avant tout et qu’elle est en péril, je mettrai toute mon énergie à restaurer l’unité autour du projet qui nous rassemble", écrit la présidente de la région Île-de-France. 12h45 - Selon des sources concordantes citées par l'AFP, les sarkozystes demandent à François Fillon de se choisir un "successeur". "La ligne politique de Fillon est la bonne mais ce dernier ne pouvant plus assurer l'unité de la famille politique de la droite et du centre, nous lui demandons de prendre ses responsabilités et de se choisir lui-même un successeur", ont affirmé les sources, ajoutant que Christian Jacob avait été chargé d'aller voir François Fillon pour lui demander d'accepter une rencontre avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. 11h52 - Le député Damien Abad, soutien de François Fillon, note que ce renoncement définitif d'Alain Juppé montre qu'il n'y a pas de plan B. 11h35 - Les réactions à droite affluent sur Twitter. Dominique Bussereau, qui la veille avait déploré une "pénible fin de campagne", se dit "très triste pour la France" après la déclaration d'Alain Juppé : "Je respecte et comprend sa décision, malgré ses très lourdes conséquences". Franck Riester, qui soutenait Bruno Le Maire à la primaire, a écrit de son côté : "Alain Juppé vient de faire preuve d'une grande dignité et a démontré, une fois encore, son sens de l'intérêt général. Quelle leçon !". 11h07 - Aurélie Filippetti, porte-parole de Benoît Hamon et ancienne ministre de la Culture, salue les propos d'Alain Juppé qui sont "d'une grande dignité et d'une triste lucidité". 11h00 - Peu après la déclaration d'Alain Juppé, le député sarkozyste Georges Fenech a proposé sur BFMTV le nom de François Baroin pour remplacer François Fillon, qui est à l'heure actuelle toujours le candidat de la droite pour l'élection présidentielle. 10h45 - Pendant son intervention, désormais terminée, Alain Juppé n'a pas manqué de tacler Emmanuel Macron, qui fait preuve selon lui d'une "immaturité politique". 10h40 - "Je ne me priverai pas d'exprimer mon point de vue à celui qui portera les couleurs de la droite et du centre", précise néanmoins Alain Juppé qui, à 71 ans, considère ne pas incarner le "renouvellement". 10h32 - "Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République", déclare Alain Juppé , expliquant ne pas être "en mesure de réaliser le nécessaire rassemblement autour d'un projet fédérateur". Il estime que "le passage de témoin" se ferait dans la douleur et dit ne pas être intéressé par "des tractations partisanes". "Pour moi, il est trop tard", a-t-il ajouté. 10h31 - L'ancien premier ministre évoque les soutiens qu'il a reçus parmi les élus de droite. "Ils m'ont fait hésiter. Et j'ai réfléchi", dit-il d'un ton grave, en mettant l'accent sur "le rassemblement". 10h30 - Alain Juppé remarque que "François Fillon avait un boulevard devant lui" et qu'il lui avait formulé son "soutien" après la primaire de la droite. Mais selon lui, le candidat à la présidentielle est "dans une impasse" à cause de ses déboires judiciaires. 10h28 - Alain Juppé prend la parole à Bordeaux. 10h00 - Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, apporte son "soutien total" à la rencontre entre Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon. Pour le moment, le maire de Bordeaux et le candidat à la présidentielle n'ont pas publiquement répondu à l'invitation. 9h58 - Selon un sondage Harris Interactive, seulement 29% des Français souhaitent que François Fillon maintienne sa candidature à l'élection présidentielle. Ils sont ainsi 71% à espérer un retrait. À noter que les sympathisants du parti Les Républicains sont très divisés sur la question. Ils sont 44% à soutenir François Fillon, tandis que 56% souhaitent un désistement. 9h50 - L'ex-directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini , qui a vu sa démission prendre effet dimanche soir, a expliqué les raisons de son départ. "Quand vous êtes directeur de campagne, vous ne pouvez pas vous permettre d'avoir des doutes. (...) Cette volonté d'incarner l'union de la droite et du centre s'est progressivement, sinon désintégrée, en tout cas sérieusement affaiblie", a regretté, sur l'antenne d'Europe 1 , l'homme de l'ombre qui avait joué un rôle clef durant la primaire de la droite. 9h21 - Nicolas Sarkozy propose une réunion avec François Fillon et Alain Juppé "pour trouver une voie de sortie", comme l'a réclamé Thierry Solère au micro de RTL . "Face à la gravité de la situation que connaissent la droite et le centre, chacun a le devoir de tout faire pour préserver l'unité qui est la condition de l'alternance. Notre désunion fera le lit de l'extrême droite. C'est dans cet esprit que je propose à François Fillon et à Alain Juppé de nous réunir pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer et qui crée un trouble profond chez les Français", écrit l'ancien chef de l'État dans un communiqué. 9h10 - L'annonce de la conférence de presse d' Alain Juppé (10h30) a pris ses propres soutiens de court. Selon nos informations, personne dans l'entourage politique du maire de Bordeaux n'avait été prévenu de cette prise de parole, qui aura donc lieu avant même que le comité politique des Républicains ne se réunisse ce lundi à 18 heures. 9h00 - Après avoir demandé une rencontre avec François Fillon pour le convaincre d'une "sortie respectueuse", Christian Estrosi a partagé ses craintes dans une interview sur CNews. "François Fillon ne peut pas gagner, François Fillon ne peut pas se contenter de dire : 'C'est moi qui ai la légitimité de la part de la primaire'. (...) Nous voyons bien que ça ne peut plus durer", a déclaré le président de la région PACA. 8h42 - Thierry Solère , invité de RTL, a appelé de son côté Alain Juppé, François Fillon et Nicolas Sarkozy a se rencontrer physiquement afin d'assumer leur "responsabilité historique". 8h30 - Éric Ciotti maintient sa confiance à François Fillon. "Ce qui s'est passé hier marque un tournant. Les électeurs de droite se sont mobilisés assez spontanément autour et derrière François Fillon. Ce rassemblement a été une très grande réussite ", a estimé le député des Alpes-Maritimes au micro de RTL. Évoquant les multiples défections autour de François Fillon, Éric Ciotti a utilisé la métaphore : "Quand il y a une énorme tempête, un danger, il y a quelques fois des mouvements de panique. Cette crise a une vertu : démontrer de façon incontestable le caractère et la force de François Fillon".