Depuis le mois de décembre 2016, le Front national est sous le coup d’une enquête pour des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen. On reproche au parti de Marine Le Pen d’avoir utilisé les fonds alloués aux assistants des eurodéputés pour financer le FN. En s’appuyant sur des documents de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), L’Obs cite l’exemple de Laurent Salles, assistant parlementaire de l’eurodéputé européen et vice-président du Front national Louis Aliot.
Selon les enquêteurs, il n’aurait échangé qu’un seul SMS avec son employeur entre juillet 2014 à février 2015, date de ses fonctions d’assistant parlementaire. En dehors de ce message, on ne retrouve pas de trace d’un courrier, ni même d’un e-mail entre l’assistant et le député. Une anomalie "susceptible de caractériser la nature fictive de l’activité parlementaire européenne de Laurent Salles", selon les policiers de l'OCLCIFF.
Laurent Salles aurait pourtant été rémunéré 31.000 euros par le Parlement européen pour ses fonctions auprès de Louis Aliot. Il était pourtant conseiller municipal à Suresnes et assistant de Yann Maréchal - Le Pen (la mère de Marion Maréchal - Le Pen) au Front national. Le règlement du Parlement européen stipule pourtant qu’il est interdit pour un assistant parlementaire européen de travailler pour un parti politique national, pour éviter tout conflit d’intérêts.
Le cas de Laurent Salles est loin d’être un cas isolé. 20 des 24 assistants parlementaires frontistes figuraient dans l'organigramme du Front national rappelle L’Obs. Selon des documents saisis lors des perquisitions menées au siège du FN, et divulgués par Le Monde, ces assistants parlementaires seraient au cœur d’un système frauduleux d’emplois fictifs mis place pour soulager les finances du FN. Dans des courriers adressés à Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just, trésorier et cadre historique du Front national, souligne la nécessité de réaliser des "économies importantes grâce au Parlement européen".
Après les élections européennes de 2014, pour lesquelles le Front national avait réalisé un score historique de 25,4%, Wallerand de Saint-Just avait estimé les gains apportés par les 24 eurodéputés à 1,2 millions par an. Deux assistants parlementaires d’eurodéputés FN ont déjà été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur les emplois fictifs au Parlement européen.
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